Guizando la berendjena Siete modos de guisados se guisa la berendjena la primera que la guisa es la vava de Elena. Ya la hace bocadicos y la mete ‘n una cena. Esta comida la llaman : comida de berendjena La segunda que la guisa es la mujer del samas : la cavaca por adientro, la henchi de aromat. Esta comida la llaman : la comida la dolma (2) La trecera que la guisa es la prima Ester di Chioti la cavaca por adientro la henchi de arroz moti, esta comida se llama:la comida la almondroti(2) La albornia es savorida en color y en golor : ven, haremos una cena, mos gozaremos los dos antes que salga el gusano y mos quite la sabor(2) La salata maljasina, apetitosa y savorida, mi vesina la prepara con muncho aceite de oliva este plato acompania a los restos de gallinas (2) En las mesas de las fiestas siempre brilla el jandrajo Ya l’hacemos pastelicos, ellos frien en los platos esperando ser servidos con los guevos jaminados (2) Ce texte est transcrit dans le système utilisé par l’Institut de Philologie du Consejo Superior de Investigaciones Cientificas à Madrid. | Cette copla n’a été retrouvée nulle part en version imprimée par Susana Weich-Shahak qui nous l’a communiquée, l’ayant recueillie elle-même de la bouche de son informante Rosa Avzaradel. Cette dernière, née Alhadef à Rhodes en 1912, partie avec d’autres au Congo belge en 1938 alors que tous les Juifs restés à Rhodes ont été déportés et massacrés en 1944, a émigré en Israël, à Ashdod, en 1974 où Susana l’a connue. Mal voyante mais douée d’une mémoire prodigieuse, de première langue judéo-espagnole, mais pratiquant aussi français, italien et un peu l’hébreu, Rosa fut une vraie “mine” d’infor-mations chantées, intégralement recueillies par Susana Weich-Shahak pour le compte du “Centre d’investigations sur la musique juive” de l’Université hébraïque de Jérusalem. La présente copla a été publiée pour la première fois par Susana, qui nous en permet la reproduction, dans la publication hispano-phone : “Revista de Folklore” n° 145. Si Rosa chantait les sept façons de cuisiner les aubergines, Nina Kehayan elle, en a recueilli 159 dans le monde entier, qu’elle expose dans un livre agréable à lire...1 La poétique préface de ce livre nous rappelle au passage, sans l’exprimer jamais directement, les souffrances du peuple arménien dans les années 1915, l’exil et la réimplantation en France méridionale. |