Cronica, Sourmeli 2, GR 104 39 Athènes.
(numéro 138) Anna Apostolou “Juifs et Grecs d’occident”. L’auteur, se déclarant non-juive, a été stupéfaite et inquiète, à la suite d’une émission de télévision à grand retentissement, de constater la persistance dans la Grèce d’aujourd’hui d’un courant d’intellectuels natio-nalistes, antisémites et révisionnistes. Aussi entreprend-elle de réfuter avec indignation les thèmes fallacieux qu’ils invoquent. Elle passe sur les grands discours connus de l’anti-judaïsme séculaire de l’Occident chrétien, pour s’attacher essentiellement à ceux qui sont spécifiques aux antisémites grecs. 1° Les Juifs auraient toujours tenté de saper l’hellénisme. Réponse : se référant au combat des Macchabées contre les “Grecs”, à l’époque hellénistique, il faut noter qu’Antochius Epiphane et d’autres, de la dynastie syrienne des Séléucides, n’étaient pas grecs. Juifs comme Grecs sur leur propre territoire à l’époque menaient un combat semblable contre l’oppression. 2° Les Juifs auraient joué un rôle défavorable à certaines époques cruciales de l’histoire de la nation grecque. Réponse : il s’agit de l’accueil après 1492 des Juifs d’Espagne et de leur traitement favorable par l’Empire ottoman alors que les Grecs étaient eux-mêmes opprimés par cet Empire. Il n’y a
pas lieu pour autant de considérer les Juifs comme des collaborateurs des Turcs
: la bienveillance des Turcs n’était due qu’à divers
facteurs objectifs liés à l’histoire de l’époque : dynamisme économique, com-mercial et culturel des Juifs,
hostilité de l’Occident à la fois aux Juifs et aux Turcs. |
3° Les Juifs se considèrent comme le “peuple élu”. Réponse : tous les peuples se considèrent ainsi, et les Grecs n’y ont pas fait exception, cultivant l’idée de nation meilleure que les autres dans le souci de renforcer leur identité nationale; les ancêtres des Grecs actuels ne considéraient-ils pas les étrangers comme des “barbares” ? Ceci ne pourrait constituer une certaine forme de racisme qu’en présence d’une volonté de nier ou détruire “l’autre”, ce qui n’a jamais été chez le cas chez les Juifs. Georges Zoumbos raconte l’historique mouvementé des cimetières juifs de Corfou, ainsi que leur saccage, leur profanation et leur expropriation après la dernière guerre. Tout le reste de la communauté, souvent à la suite de dénonciations et rançonnements, fut déporté sans retour, après avoir vécu de longs siècles repliée dans son vieux quartier, sous la domination successive de Turcs et Grecs. (numéro 139) Eve Balta étudie, dans un vieux registre turc, les communautés juives de l’ile d’Eubée vers le début du XVIème siècle. A Thèbes, on trouvait à l’époque 30 familles de Juifs d’origine européenne, souvent d’Espagne, et 18 familles de Juifs romaniotes. |
La renaissance de la synagogue Etz-Haïm à la Canée en Crète a eu lieu le 12 août 1995 en présence des autorités civiles et religieuses de l’île. Cette synagogue de style vénitien fut construite au XIVème siècle comme église, et cédée par la suite, au XVIIème siècle, à la communauté juive. C’est le seul exemple de ce genre dans l’Histoire. Analyse de quelques livres publiés récemment en Grèce, entre autres Erica Amarillo-Counio : “50 ans après, souvenirs d’une juive salonicienne”. (Sommaire non exhaustif) Vital Eliakim
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