Qu’il est beau ce titre du film1, projeté, à l’invitation de l’Association “Liberté du Judaïsme” dans les locaux du Cercle
Bernard Lazare à Paris, le 23 octobre dernier ! Alain Penso, le réalisateur, y donnait une conférence sur l’histoire des Sépharades dans les Balkans et plus particulièrement à Salonique. Certains, dans le public, furent très surpris d’apprendre que oui, les Juifs avaient été nombreux dans cette région de l’Europe. Surpris de découvrir une culture à part entière avec sa langue, adoptée, en raison du nombre même de ses locuteurs, par les voisisns non-juifs. Avec aussi ses productions littéraires - 6000 ouvrages en judéo-espagnol, où les consulter ? comment les lire, puisque bon nombre sont écrits en caractères rachi ? Une culture dynamique, appuyée sur une presse abondante (300 journaux environ), un théatre créatif etc. C’était une culture vivante qui gagne à être connue. | Le film, par les voix d’Enrique Saporta y Beja et de Haïm Vidal Sephiha, apporte ces informations. Le commentaire suscite des interrogations sur les enjeux actuels : comment faire en sorte que cet apport culturel, identitaire, soit un vecteur vers le futur ? Cette soirée a permis de diffuser l’héritage judéo-espagnol. Et s’est terminée somptueusement. Annie Darmon2, de sa voix incomparable, a ravivé la nostalgie et l’espoir sur les notes des vieilles chansons emportées depuis l’Espagne jusqu’en terres ottomanes. Qui inventera, de nos jours, des chansons judéo-espagnoles... en France ? L’un de nos lecteurs a-t-il réponse à cette question? Mireille Mazoyer-Saül |