Un nouveau sondage publié mercredi montre qu’une majorité de Républicains ne considère pas la recrudescence des attaques antisémites et la montée des discours ouvertement anti-juifs sur les réseaux sociaux comme un problème sérieux.
Selon un sondage réalisé auprès de 1 614 adultes, mené par l’Université Quinnipiac entre le 8 et le 12 décembre, via des téléphones fixes et portables, 51 % des adultes républicains ont déclaré que les préjugés contre les Juifs aux États-Unis ne sont pas si graves, voire ne constituent pas un problème du tout. Et 44 % des Républicains le considèrent comme un problème très sérieux ou plutôt sérieux. Le sondage a une marge d’erreur de plus ou moins 2,6 points de pourcentage.
À l’inverse, 51 % des démocrates considèrent l’antisémitisme comme un problème très grave, et 32 % estiment qu’il s’agit d’un problème plutôt grave.
Le sondage intervient quelques jours après le président Joe Biden a annoncé le lancement d’un groupe de travail interinstitutions élaborer une stratégie nationale de lutte contre l’antisémitisme.
Le FBI rapporté lundi que 63 % des crimes de haine religieuse aux États-Unis sont motivés par l’antisémitisme. Mais le statistiques données manquées des forces de l’ordre dans des villes comme Los Angeles et New York, deux des plus grandes agglomérations juives du pays. Selon une enquête de la Ligue Anti-Diffamation2 223 incidents d’antisémitisme ont été signalés à travers le pays l’année dernière, le nombre le plus élevé jamais enregistré depuis que l’ADL a commencé à les suivre en 1979. Rien qu’à New York, le département de police de New York a documenté un total de 662 incidents – y compris des agressions, du vandalisme et du harcèlement – motivés par des préjugés anti-juifs cette année.
Doug Emhoff, le second gentleman juif, était la tête d’affiche la semaine dernière d’une table ronde avec des dirigeants juifs, pour discuter des moyens de lutter contre la montée de l’antisémitisme. Une escalade de l’antisémitisme a conduit à cet événement, qui, selon la Maison Blanche, était prévu depuis des semaines. Ces derniers mois, le rappeur Kanye West, qui a changé son nom pour Ye, s’est lancé dans une tirade d’antisémitisme et de négation de l’Holocauste. Et l’ancien président Donald Trump a dîné avec West et Nick Fuentes, un éminent nationaliste blanc. Trump a refusé de condamner l’un ou l’autre. Plutôt, il a critiqué les dirigeants juifs et faisait écho aux tropes antisémites courantsaffirmant qu’ils « manquent de loyauté » et « devraient avoir honte d’eux-mêmes », pour ne pas avoir apprécié sa politique pro-israélienne pendant qu’il était au pouvoir.
Chuck Schumer, chef de la majorité au Sénat a dit aux dirigeants juifs cette semaine que les responsables doivent travailler ensemble pour lutter contre l’antisémitisme « avec clarté et conviction », quels que soient les désaccords politiques.
Le sondage a également montré qu’une majorité des républicains interrogés – 54 % – ne pensent pas que l’antisémitisme représente une menace croissante pour les Juifs américains. Cela est à comparer aux 73 % des démocrates qui pensent que cela met en danger les Juifs américains.