Le Soudan normalisera ses relations avec Israël, annonce Trump

WASHINGTON (La Lettre Sépharade) – Le Soudan deviendra le troisième pays arabe au cours des deux derniers mois à normaliser ses relations avec Israël, poursuivant la tendance à la volonté des États arabes de faire progresser les relations avec l’État juif même sans accord de paix avec les Palestiniens.

Le président Donald Trump a annoncé l’accord vendredi. Selon une déclaration conjointe publiée par Israël, le Soudan et les États-Unis, les deux pays « mettront fin à l’état de belligérance entre leurs nations ».

La déclaration a également noté que les pays « entameront des relations économiques et commerciales, avec un accent initial sur l’agriculture ». Dans les semaines à venir, selon le communiqué, ils se rencontreront pour discuter de « la technologie agricole, de l’aviation, des questions de migration et d’autres domaines ».

« Le conflit arabo-israélien touche à sa fin », a déclaré Brian Hook, le haut responsable du département d’État qui a aidé à négocier l’accord, vendredi lors d’une présentation du bureau ovale.

Le Soudan est dirigé par un Conseil de souveraineté, dirigé par le chef militaire Abdel Fattah al-Burhan et le Premier ministre Abdalla Hamdok, depuis qu’un coup d’État militaire l’année dernière a renversé le président soudanais de longue date Omar al-Bashir, qui a ensuite été reconnu coupable de corruption. Il a présidé le pays pendant le conflit ethnique du Darfour, qui impliquait ce que la Cour pénale internationale a qualifié de crimes de guerre par le gouvernement soudanais.

Plus tôt dans la journée, Trump a informé le Congrès de son intention de retirer la désignation du Soudan en tant qu’État parrain du terrorisme, qui ferait apparemment partie de l’accord.

Le Soudan obtiendra un nouveau leadership en 2022, lorsque la période de transition convenue par l’État prendra fin. La religion d’État de ce pays d’Afrique du Nord était l’islam jusqu’au début de cette année.

Les Émirats arabes unis et Bahreïn ont lancé ces dernières semaines des voies rapides pour ouvrir les affaires diplomatiques, le commerce et le tourisme avec Israël, mais le Soudan est particulièrement important car il est de loin le plus grand des trois pays, en masse terrestre et en population. C’est aussi symboliquement important parce que sa capitale, Khartoum, est le lieu où la Ligue arabe s’est réunie en 1967 après la guerre des Six jours et a émis ses « trois non » pour rejeter tout engagement avec Israël et maintenir l’état de guerre.

Comme les Émirats arabes unis et Bahreïn, le Soudan n’a pas été en guerre avec Israël et a entretenu au fil des ans un certain degré de liens secrets avec le pays. En 1984, les autorités soudanaises ont participé à un pont aérien de Juifs éthiopiens vers Israël. Le dirigeant soudanais Abdel Fattah al-Burhan a rencontré ouvertement en février le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en Ouganda.

Il y a aussi des milliers de réfugiés des conflits militaires du Soudan qui vivent en Israël.

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, à gauche, avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem, le 24 août 2020. (Debbie Hill/Pool/AFP via Getty Images)

Trump a également déclaré lors de l’événement du bureau ovale vendredi que le processus de consolidation des accords avec les Émirats arabes unis et Bahreïn « avançait ». Il a déclaré qu’il était en pourparlers avec les Émirats arabes unis pour vendre au pays des avions de combat furtifs F-35 avancés.

Israël s’oppose à la vente, tout comme les démocrates au Congrès.

Bahreïn a signé un certain nombre d’accords de coopération avec Israël cette semaine et les Émirats arabes unis et Israël acceptant de voyager entre les pays sans visa pré-arrangé. Un institut bahreïni lié au gouvernement a signé jeudi un accord avec le département d’État américain pour lutter contre l’antisémitisme et la délégitimation d’Israël.

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