Le Parlement allemand envisage un examen des programmes éducatifs dans ses écoles après avoir reçu un rapport commandant par le gouvernement montrant que l'antisémitisme dans le pays reste à des niveaux inquiétants.
Le Bundestag, qui a débattu le rapport mercredi, a reporté l'approbation de toute législation ou résolution en réponse aux conclusions du rapport jusqu'à ce qu'elle puisse élaborer un plan d'action concrète. Stefan Ruppert, membre de Bundestag, a déclaré qu'il pensait qu'un tel plan serait prêt «dans quelques semaines» et pourrait inclure «une évaluation des programmes scolaires sur l'histoire de la Shoah ainsi que de la vie juive en Allemagne».
Un consensus développe en Allemagne que l'éducation sur l'antisémitisme doit dépasser son accent actuel sur l'Holocauste, car l'impact de cet événement historique sur les jeunes générations recule. Certains soulignent qu'il existe maintenant aussi en Allemagne une population de musulmans pour lesquels l'Holocauste a une signification politique très différente en raison de son utilisation comme une justification de l'établissement d'Israël, qu'ils considèrent comme ayant conduit au déplacement des Palestiniens.
Dans le débat Bundestag, le ministre de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich, a déclaré: «L'antisémitisme n'est pas seulement un sujet pour la communauté juive en Allemagne. Il touche à la base même de notre démocratie, de notre liberté, de notre vie ensemble.» Il a dénoncé une attaque contre le rabbin Daniel Alter qui a eu lieu le 28 août à Berlin par des individus de l'apparence du Moyen-Orient qui a d'abord demandé à Alter s'il était juif après avoir vu son Kipah.
Le rapport, mis en service il y a quatre ans, a été remis au Bundestag en janvier. Il a constaté que nonobstant l'émergence de l'antisémitisme musulman en Allemagne, la grande majorité des activités et incidents antisémites continuent de provenir de l'extrême droite du pays. En 2011, près de 96%, soit 1 188 des 1 229 cas signalés provenaient de la droite, a rapporté la Commission. L'étude a révélé que 20% des Allemands abritent des attitudes antisémites.
Le débat Bundestag a été mal suivi. Mais la chancelière Angela Merkel est venue souligner l'engagement de son gouvernement à résoudre la question.