Le ministère des Finances réduit ses prévisions de croissance économique alors que les recettes fiscales et les investissements diminuent

Le ministère israélien des Finances a révisé mardi ses prévisions de croissance économique pour cette année et 2024 et a abaissé ses prévisions de revenus de l’État dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale et d’incertitude croissante quant à la refonte judiciaire prévue.

Après une forte croissance de 6,5 % en 2022 alors qu’Israël sortait fortement de la crise du COVID-19, le ministère prévoit désormais une croissance de 2,7 % en 2023 et de 3,1 % en 2024, en baisse par rapport à ses estimations de janvier de 3 % et 3,2 %, respectivement. Les données publiées mardi par le Bureau central des statistiques ont montré que la croissance économique a ralenti à 2,5 % en rythme annualisé au cours des trois premiers mois de l’année, contre 5,3 % au dernier trimestre de 2022.

Le ministère des Finances a mis à jour ses prévisions macroéconomiques alors que le gouvernement s’efforce d’adopter le projet de budget de l’État 2023-2024 sur deux ans, avant la date limite du 29 mai, ou risque de déclencher une dissolution automatique du parlement et des élections anticipées.

Parmi les raisons de la mise à jour, le ministère a cité un ralentissement des recettes fiscales et une forte baisse des investissements dans le secteur local de la haute technologie au premier trimestre de cette année, ce qui, selon lui, est en partie dû aux tendances économiques mondiales et à un taux d’intérêt élevé. environnement tarifaire et en partie à cause de l’incertitude du marché entourant le projet de refonte judiciaire.

L’économiste en chef du ministère des Finances, Shira Greenberg, a noté que les prévisions révisées tiennent compte de l’effet d’entraînement sur l’économie et l’investissement causé par l’incertitude et la tension entourant le projet de refonte judiciaire, qui a été suspendu pour l’instant après des mois de protestations et pression politique. Greenberg a averti que l’augmentation de la prime de risque pays d’Israël ces derniers mois affectait l’attractivité des investissements dans l’économie.

« Plus la réforme juridique est perçue par le marché comme préjudiciable à la force de l’indépendance des institutions de l’État, en particulier au système judiciaire et dans les freins et contrepoids entre les autorités, et augmente l’incertitude, cela devrait nuire considérablement la croissance et l’activité économique dans l’économie, et en particulier les investissements étrangers », a écrit Greenberg dans la mise à jour macroéconomique.

Au premier trimestre de cette année, les entreprises technologiques israéliennes ont levé 1,7 milliard de dollars de capital, en baisse de 70 % par rapport aux 5,8 milliards de dollars des trois premiers mois de 2022, selon un rapport du Centre de recherche IVC et de LeumiTech. Le trimestre a marqué le chiffre le plus bas en quatre ans. C’est après que les investissements privés dans le secteur local de la haute technologie ont culminé en 2021 avec des investissements d’un montant stupéfiant de 26 milliards de dollars, chutant à environ 15 milliards de dollars en 2022.

L’industrie technologique, présentée comme le principal moteur de croissance de l’économie, génère environ 18 % du PIB et est responsable de plus de 50 % des exportations et d’environ 30 % des charges sociales. En outre, le secteur de la haute technologie d’Israël emploie environ 11 % de la main-d’œuvre du pays.

L’agence de notation Standard & Poor’s prévoit un ralentissement de la croissance économique israélienne à 1,5 % en 2023, citant l’incertitude politique actuelle et la baisse des performances économiques des principaux partenaires commerciaux d’Israël en Europe et aux États-Unis. La semaine dernière, le Fonds monétaire international a réduit les perspectives de croissance d’Israël pour 2023 de 2,9 % à 2,5 %, avertissant que l’incertitude prolongée sur la refonte judiciaire d’Israël représente un « risque de baisse notable » pour l’économie du pays. L’économie mondiale devrait croître de 2,8 % en 2023, selon le FMI.

Le ministère des Finances a également révisé ses projections budgétaires. Le ministère s’attend désormais à ce qu’Israël perçoive 463,6 milliards de shekels (127 milliards de dollars) de recettes publiques (principalement des impôts et autres revenus) en 2023, soit 5,3 milliards de shekels (1,5 milliard de dollars) de moins que dans ses prévisions précédentes de janvier. Pour 2024, le ministère prévoit des revenus de 487,2 milliards de shekels (133 milliards de dollars), soit 10,9 milliards de shekels (3 milliards de dollars) de moins que les prévisions de janvier.

Greenberg a souligné que la plupart des risques pesant sur les prévisions sont à la baisse et que la probabilité qu’ils se matérialisent a augmenté au cours des derniers mois, appelant le gouvernement à maintenir des restrictions budgétaires qui permettront de faire face aux changements futurs dans les prévisions de croissance et de recettes de l’État.

Pour cette année, le gouvernement vise des objectifs de déficit budgétaire juste en dessous de 1 % du produit intérieur brut et de 0,8 % en 2024. C’est après que le gouvernement a affiché en 2022 le premier excédent budgétaire en 35 ans de 0,6 % du PIB, après des déficits de 4,4 %. % en 2021 et 11,3 % en 2020.

Les économistes locaux ont déjà averti qu’Israël ne manquera pas son objectif de déficit pour 2023, car les recettes fiscales devraient continuer de baisser avec le refroidissement de l’activité économique et alors que le gouvernement est sur le point de dépenser 13,7 milliards de shekels (3,7 milliards de dollars) en fonds de coalition pour répondre aux demandes de ses partenaires politiques. La Bank Hapoalim et Meitav prévoient toutes deux que le déficit budgétaire pourrait atteindre 3 % du PIB en 2023, soit le triple de l’objectif du gouvernement.

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