WASHINGTON (La Lettre Sépharade) – Des groupes militants à Gaza tirent des roquettes sur Israël – et l’armée israélienne répond avec ses propres roquettes – après la mort d’un Palestinien en grève de la faim dans une prison israélienne.
Khader Adnan, décédé mardi après trois mois de grève de la faim, est le premier Palestinien à mourir par cette forme de protestation. Lui et d’autres ont refusé de manger pour protester contre la politique d’Israël consistant à détenir des terroristes accusés pendant de longues périodes, parfois des années, sans inculpation.
Adnan était également un chef du Jihad islamique palestinien, un groupe terroriste basé dans la bande de Gaza. Le groupe a lancé des dizaines de roquettes sur Israël après la mort d’Adnan, blessant gravement au moins un civil dans le sud d’Israël, a indiqué l’armée israélienne.
Israël a riposté, envoyant des roquettes sur Gaza mardi soir. Mais les responsables gouvernementaux de droite pressaient Israël de réagir plus agressivement, certains affirmant que la fin du Ramadan, le mois sacré musulman, devrait libérer Israël d’agir avec retenue.
La mort d’Adnan et les tirs de roquettes qui ont suivi exacerbent les tensions qui éclatent depuis un an entre Israéliens et Palestiniens, menaçant de les enflammer à un moment où Israël est profondément divisé en interne sur les efforts du gouvernement pour affaiblir le système judiciaire.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réuni ses principaux chefs de la sécurité pour discuter des événements de la journée. « Quiconque tente de nuire aux citoyens d’Israël sera désolé », a déclaré Yoav Gallant, le ministre de la Défense, dans un communiqué.
La mort d’Adnan a attiré l’attention à Washington, DC, mardi alors qu’un porte-parole de l’administration Biden pesait sur l’affaire. Vedant Patel, le porte-parole du Département d’État, répondait à une question de Said Arikat, un journaliste palestinien qui est le correspondant à Washington du journal Al Quds de Jérusalem.
« Notre point de vue est que nous avons un profond respect pour les droits de l’homme et pensons que tous les individus, y compris les prisonniers, doivent être traités avec humanité », a déclaré Patel. « Ce que je noterai également, Said, c’est que le Jihad Islamique Palestinien est une organisation terroriste étrangère désignée et comme nous l’avons vu avec les attaques à la roquette d’aujourd’hui, ce groupe continue de faire avancer la violence. »
Arikat a demandé à nouveau : les prisonniers palestiniens méritent-ils un procès ? « C’est au gouvernement israélien de déterminer », a déclaré Patel.
Un groupe de défense des droits de l’homme affirme qu’Israël détient plus d’un millier de prisonniers dans ce que les autorités militaires israéliennes appellent la « détention administrative ». Israël défend cette pratique, héritée du mandat britannique, affirmant qu’elle éloigne les acteurs dangereux de la rue tout en protégeant les sources de renseignement qui risqueraient d’être exposées lors d’un procès.
