Greenblatt de l’ADL a passé en revue un livre sur l’antisémitisme qu’il ne semble pas avoir lu

Lorsque Jewish Voice for Peace a rédigé notre livre, « On Antisemitism: Solidarity and the Struggle for Justice », nous l’avons fait avec le sentiment commun que les cercles progressistes avaient besoin d’avoir une conversation plus approfondie sur l’antisémitisme. Nous l’avons diffusé dans le monde pour pouvoir avoir cette conversation, en nous attendant pleinement à ce que certaines personnes ne l’aiment pas, ne soient pas d’accord avec cela ou se sentent insatisfaites.

Considérant que l’Anti-Defamation League a qualifié à plusieurs reprises Jewish Voice for Peace de l’une des dix principales organisations anti-israéliennes – et l’a récemment accusée de « fomenter » l’antisémitisme – nous ne nous attendions pas à ce que son PDG, Jonathan Greenblatt, lise – et encore moins comme – le livre. Mais nous nous attendions à ce qu’il lise le livre avant d’en rédiger une critique dans ces pages. Son affirmation selon laquelle le livre soutient « que l’antisémitisme ne peut jamais être lié à la critique d’Israël » montre clairement qu’il ne l’a pas fait.

Le livre est une anthologie, il fait donc de nombreuses affirmations. Mais ce n’en est pas un.

S’il avait lu le livre, il aurait lu cette phrase dans l’essai du rabbin Alissa Wise : « La vérité est que tous ceux qui s’organisent pour la justice en Palestine doivent lutter contre l’antisémitisme, soit parce qu’une fausse accusation est lancée contre eux, soit parce que d’un doivent être vigilants pour s’assurer que la critique de l’État juif ne devienne pas une critique générale du peuple juif.”

Greenblatt a peut-être raté la partie de la préface de Judith Butler, qui soutient que « nous devrions essayer de construire un monde dans lequel l’injustice est nommée et toutes les formes de racisme, y compris l’antisémitisme, sont combattues comme étant également injustes et inacceptables ». Ou l’essai d’Antony Lerman, qui postule qu’« il y a des cas où un discours critique d’Israël et du sionisme affiche des caractéristiques clairement antisémites », mais que « la redéfinition globale de l’antisémitisme qui fait d’Israël « le Juif parmi les nations » il est impossible de maintenir une distinction entre la critique légitime et le stéréotype négatif des Juifs, ce qui revient à utiliser les symboles et les images associés à l’antisémitisme classique pour caractériser Israël ou les Israéliens ».

Peut-être que M. Greenblatt a également sauté l’article d’Ilise Benshushan Cohen, qui nous demande « d’être honnêtes en dénonçant la domination ashkénaze et l’antisémitisme chrétien blanc et le racisme dans le mouvement pour les droits des Palestiniens ». Elle continue de dire que « le racisme et l’antisémitisme sont des réalités quotidiennes là où je vis, et ceux qui commettent ces oppressions sont parfois des gens qui travaillent activement à la libération palestinienne en tant qu’alliés ». Par exemple, « une rhétorique insultante à l’encontre des « sionistes » avec des nuances antisémites peut reproduire certains comportements oppressifs ».

Enfin, nous encourageons M. Greenblatt à lire un peu plus attentivement l’essai d’Omar Barghouti, qui souligne utilement que « parfois, associer Israël à des attributs stéréotypés associés aux Juifs est antisémite. Parfois, ce n’est peut-être pas le cas. Quoi qu’il en soit, et compte tenu du mal que le langage à la limite de l’antisémitisme cause aux communautés juives, nous qui défendons les droits des Palestiniens devons être très vigilants quant à l’utilisation d’un tel langage et devons faire de notre mieux pour adhérer à la description la plus précise et non émotive du faits que possible.

Nous sommes heureux que M. Greenblatt soit d’accord avec deux des affirmations centrales de notre livre : comme il le dit dans son éditorial, il est « absurde de suggérer que toute critique d’Israël est de l’antisémitisme » et que nous devons « combattre pour parvenir au monde sans haine que nos enfants méritent.

Peut-être qu’une lecture plus approfondie du livre l’aiderait à faire de ce monde une réalité.

Pour en savoir plus sur l’antisémitisme, visitez le United States Holocaust Memorial Museum ou l’Anti-Defamation League.

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