(JTA) — Les procureurs français ont omis toute référence aux crimes de haine dans l’acte d’accusation de quatre hommes soupçonnés de viol et de vol dans une maison de la banlieue parisienne qu’ils ont reconnu avoir été ciblée parce qu’elle appartenait à des Juifs.
Le juge d’instruction chargé de l’enquête – un magistrat qui en France est chargé de mener l’audience d’investigation qui précède un procès pénal – a décidé de ne pas inclure les accusations de crime de haine dans l’incident de 2014 à Créteil, a rapporté mardi l’hebdomadaire Le Parisien.
Le projet d’acte d’accusation contre les quatre suspects contient désormais des accusations de viol collectif, de vol à main armée, d’enlèvement et de complot en vue de commettre un crime, mais aucune référence à la violence pour des motifs ethniques ou religieux, a rapporté Le Parisien.
Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, ou BNVCA, groupe de surveillance a publié mercredi un communiqué exprimant son « inquiétude et son indignation face à la décision prise par un juge d’instruction novice » de « supprimer les circonstances aggravantes ». Selon le BNVCA, le juge qui avait précédemment traité l’affaire avait inclus les motifs religieux dans un projet d’acte d’accusation.
Le viol de Créteil aurait eu lieu alors qu’un suspect armé gardait le petit ami de la femme et qu’un autre se rendait avec sa carte de crédit à un distributeur automatique de billets. Les victimes ont déclaré que les assaillants leur avaient lancé des insultes antisémites.
Le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ont tous deux qualifié l’incident d’antisémite flagrant. Valls qui écrit sur Twitter que « l’horreur de Créteil est un exemple déplorable de la façon dont la lutte contre l’antisémitisme est un combat constant.
Survenu au milieu d’une augmentation importante de la violence antisémite en France en lien avec les attaques d’Israël contre le Hamas cette année-là à Gaza, l’incident a fait écho pour beaucoup au meurtre traumatique et à la torture en 2006 d’Ilan Halimi, un vendeur de téléphone qui a été enlevé par un gang dirigé par un criminel de carrière ayant l’habitude de cibler principalement des victimes juives.
Certains juifs français considèrent cet incident comme le tournant dans l’émergence d’une vague de violence sans précédent contre les juifs français et belges, où plus de 12 personnes sont mortes depuis 2012 dans au moins trois attaques djihadistes contre des cibles juives.