(La Lettre Sépharade) — Les partis travaillistes et Meretz d’Israël ont annoncé dimanche qu’ils s’uniraient lors des prochaines élections israéliennes dans le but de relancer la gauche israélienne et de maximiser sa part au Parlement.
Le nouveau parti, baptisé Démocrates, est la dernière tentative en date de tenter d'enrayer le déclin de la gauche israélienne, qui dure depuis plus de vingt ans. Le Parti travailliste, qui a gouverné Israël pendant les trois premières décennies de son mandat, est aujourd'hui le plus petit parti de la Knesset, le parlement israélien. Le Meretz, à la gauche du Parti travailliste, n'a pas obtenu suffisamment de voix lors des dernières élections pour entrer à la Knesset, gaspillant ainsi les voix qu'il avait obtenues.
La fusion vise à éviter un tel résultat à l'avenir et à gagner un bloc plus important de sièges pour la gauche. Le nouveau parti sera dirigé par Yair Golan, un ancien général israélien et député du Meretz, qui s'est fait connaître pour avoir sauvé plusieurs personnes lors de l'invasion d'Israël par le Hamas le 7 octobre, qui a déclenché la guerre en cours à Gaza. Il est devenu un critique virulent de la gestion de la guerre par le gouvernement de droite.
« L’union du Parti travailliste et du Meretz est une étape nécessaire sur la voie de la construction d’un large foyer pour la communauté libérale et démocratique en Israël, et une condition nécessaire au remplacement du gouvernement », a posté Golan sur X.
Mais la guerre pose un défi au nouveau parti, dont les membres sont identifiés depuis des décennies comme ayant une politique conciliante et un soutien à un État palestinien, une idée qui est de plus en plus tombée en disgrâce auprès des électeurs israéliens après des décennies d’échecs de négociations et de conflit. Des enquêtes montrent que le 7 octobre et la guerre ont poussé la société israélienne encore plus à droite ; une enquête réalisée plus tôt cette année a révélé que seulement 19 % des Juifs israéliens estiment qu’un État palestinien peut coexister en paix avec Israël.
Les sondages ont montré qu’une majorité d’Israéliens soutiennent des élections anticipées, mais la loi ne prévoit pas que le gouvernement convoque un vote avant 2026.
Le Parti travailliste et le Meretz étaient tous deux membres de la coalition gouvernementale qui a brièvement renversé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de mi-2021 à 2022, et s'étaient déjà présentés ensemble sur une liste commune une fois, en 2020. La Knesset actuelle est la première depuis une trentaine d'années à ne pas inclure le Meretz.