Les entreprises technologiques israéliennes lèvent un record de 6,52 milliards de dollars au deuxième trimestre, menées par la fintech et la cybersécurité

Les entreprises israéliennes de haute technologie ont vu leurs investissements augmenter au deuxième trimestre de l’année, levant un montant record de 6,52 milliards de dollars, le triple du montant levé au même trimestre de l’année précédente.

Au premier semestre 2021, le montant des capitaux levés par les entreprises de haute technologie israéliennes – 11,9 milliards de dollars – a également été un record et a dépassé les 10,3 milliards de dollars levés sur l’ensemble de l’année 2020, selon les données publiées mercredi par l’IVC israélien. Meitar Tech Review, publié par IVC Research Center et le cabinet d’avocats Meitar. Au deuxième trimestre 2020, les entreprises technologiques israéliennes ont levé quelque 2,2 milliards de dollars.

Les résultats montrent que « l’industrie israélienne de la haute technologie continue d’être une cible stratégique pour les investisseurs étrangers en capital-risque, les entreprises technologiques bénéficiant d’investissements généreux à chaque étape, avec des investisseurs sérieux participant aux étapes précédentes, ce qui se traduit par des volumes de collecte de fonds plus importants, et conduit à des chances de survie accrues », a déclaré Mariana Shapira, analyste principale chez IVC, dans un communiqué. « Le fait que les investisseurs israéliens aient étendu leurs activités, ainsi que les valorisations élevées des entreprises, indiquent la disponibilité de capitaux, et une tendance positive dans le flux de fonds vers l’industrie de la haute technologie devrait se poursuivre au cours de 2021. »

Le financement record du trimestre est conforme à ce qui se passe dans le monde : selon un rapport de la société de données basée à New York CB Insights, le financement mondial des startups au deuxième trimestre de cette année a totalisé un record de 156 milliards de dollars, en hausse de 157 % par rapport au deuxième trimestre de 2020. Le chiffre trimestriel de 2021 marque « le plus gros trimestre de dollars levés au cours de la dernière décennie », indique le rapport. Il y a eu 136 nouvelles licornes nées au deuxième trimestre 2021 dans le monde, un record et près de six fois les 23 licornes nées à la même période un an plus tôt. Les licornes sont des entreprises privées évaluées à plus d’un milliard de dollars.

Selon Tech Aviv, qui suit l’industrie, Israël compte un total de 71 licornes technologiques fondées par des Israéliens, dont 35 ont été formées cette année.

À l’échelle mondiale, un dollar sur cinq investi dans des entreprises technologiques est allé à des entreprises de technologie financière, selon le rapport de CB Insights. Le nombre de sorties mondiales (introductions en bourse et fusions et acquisitions) a augmenté de 109 % en glissement annuel, atteignant un niveau record de 2 893 transactions.

Retour en Israël

Au deuxième trimestre de cette année, 230 transactions de collecte de fonds ont été réalisées en Israël, selon IVC.

Au cours du premier semestre de l’année, il y a eu 38 transactions de plus de 100 millions de dollars chacune, représentant environ 50 % de toutes les collectes de fonds au cours de cette période. Le nombre de transactions réalisées au premier semestre 2021 était égal à 66 % de toutes les transactions réalisées en 2020.

Des records israéliens de collecte de fonds de haute technologie ont été enregistrés dans tous les tours au cours du deuxième trimestre de 2021. Les investissements dans les premiers tours (amorçage et tour A) ont continué d’augmenter au cours du deuxième trimestre – à la fois en termes de nombre de transactions et de volume en dollars – atteignant 126 transactions avec 1,04 milliard de dollars levés. Au cours du même trimestre un an plus tôt, il y avait 91 transactions qui ont levé un total de 415 millions de dollars.

Les investissements dans les tours plus avancés (tours B et plus) ont également continué d’augmenter au deuxième trimestre 2021 : 5,48 milliards de dollars ont été levés, contre 1,76 milliard de dollars à la même période un an plus tôt et 4,66 milliards de dollars au premier trimestre 2021.

Au premier semestre 2021, 50 millions de dollars ou plus ont été investis par transaction dans 79 transactions, contre 47 transactions de ce type en 2020 et 39 en 2019.

Les préférences des investisseurs sont restées stables au premier semestre 2021, la majorité des capitaux étant dirigée vers des entreprises des secteurs des technologies financières et de la cybersécurité. Il y a eu 57 transactions dans la fintech contre 26 transactions au cours de la période correspondante de l’année dernière. Les entreprises de cybersécurité ont levé 2,9 milliards de dollars au cours des six premiers mois de 2021, soit près de 25 % du montant total levé au cours de cette période, et plus que le capital total que ce domaine a levé en 2020, selon les données.

L’activité technologique israélienne aux États-Unis, en Israël et sur d’autres marchés de capitaux publics a considérablement augmenté au premier semestre 2021, ce qui s’est reflété dans le nombre record de
les offres publiques initiales (IPO), les transactions de sociétés d’acquisition à vocation spéciale (SPAC) et les offres de suivi, selon le rapport. Sept accords ont été conclus grâce à une fusion avec des sociétés SPAC dans le cadre de laquelle un montant total de 2,41 milliards de dollars a été levé.

Au total, il y a eu 48 introductions en bourse et accords SPAC au cours du premier semestre de cette année, limités à ceux qui ont levé des fonds sur le marché en dessous de 5 milliards de dollars, pour exclure les valeurs aberrantes. Ces 48 transactions ont levé un total de 8,42 milliards de dollars, contre 20 introductions en bourse au cours de la même période de l’année dernière qui ont levé 1,61 milliard de dollars sur les marchés des capitaux.

La Bourse de Tel Aviv (TASE) a attiré le plus grand nombre d’introductions en bourse au cours de cette période (35 transactions), ce qui a représenté environ 12 % du montant total levé grâce aux 48 introductions en bourse au cours du premier semestre 2021.

Ce chiffre indique que TASE est devenue une plate-forme valable pour que les entreprises technologiques de certaines valorisations soient rendues publiques, selon le rapport.

Hausse des valorisations

Les valorisations des entreprises technologiques après leurs introductions en bourse et leurs fusions SPAC ont atteint 62,3 milliards de dollars au premier semestre, contre 8,32 milliards de dollars pour l’année 2020 et 1,91 milliard de dollars pour l’année 2019, selon les données.

« Depuis 2013-2014, nous n’avons pas vu un si grand nombre d’entreprises de haute technologie israéliennes entrer en bourse en si peu de temps », a déclaré Mike Rimon, associé chez Meitar, dans le communiqué. « Au premier semestre 2021, des offres publiques de 48 sociétés israéliennes ont été réalisées soit par le biais d’une offre » régulière « , soit par le biais d’une fusion avec une SPAC – dont 35 ont été réalisées à Tel Aviv, 12 aux États-Unis et une à Londres.

« Ces sociétés, en particulier celles qui sont devenues publiques aux États-Unis, ont réalisé leur introduction en bourse à des valorisations très élevées et la plupart ont augmenté leur valorisation après l’introduction en bourse. Nous
s’attendent à ce que cette tendance se poursuive dans un avenir proche, quoique peut-être plus modérément qu’au premier semestre 2021. »

Les fusions avec les SPAC seront envisagées, entre autres, a déclaré Rimon, à la lumière des préoccupations des régulateurs américains et israéliens concernant ces transactions, ainsi que de la performance de ces sociétés suite à leurs dé-SPAC, qui étaient nettement inférieures aux « traditionnelles ». Introductions en bourse au premier trimestre 2021.

Les transactions de fusions et acquisitions israéliennes dans le secteur de la haute technologie au premier semestre 2021 se sont élevées à environ 4 milliards de dollars, un taux similaire à celui de 2020, qui a également connu une baisse. Les trois grandes acquisitions étaient : MyHeritage acquise par Francisco Partners pour 600 millions de dollars, et Prospera acquise par Valmont et VDOO acquise par JFrog pour 300 millions de dollars par transaction.

La baisse du nombre de sorties est également un signe de la maturité de l’écosystème technologique, a déclaré Shira Azran, associée chez Meitar, dans le communiqué. Cela montre que « les entreprises sont capables de lever des capitaux importants à des valorisations élevées et préfèrent cela à une vente », a-t-elle déclaré. Les fonds de capital-risque et de capital-investissement américains augmentent leur part dans les investissements technologiques en Israël, a-t-elle déclaré, « en déployant des capitaux importants dans les entreprises ».

De plus, ces investisseurs sont plus patients et font confiance à la « capacité des entreprises à atteindre des valorisations élevées et à réaliser leur investissement sur les marchés des capitaux et pas nécessairement par le biais de fusions-acquisitions ».

Les transactions de fusions et acquisitions sont désormais également utilisées par les entreprises israéliennes qui se sont considérablement développées grâce aux montants levés pour acheter des entreprises en Israël et à l’étranger. « Nous assistons à davantage de transactions de ce type et nous pensons que cette tendance augmentera à l’avenir », a-t-elle déclaré.

Tenez-vous à leurs évaluations

Itay Frishman, partenaire de Meitar, a cependant lancé un avertissement, affirmant que les nouvelles sociétés massives devront prouver qu’elles méritent leurs valorisations élevées. « La Startup Nation veut être une nation à grande échelle », a-t-il déclaré. « Les entreprises en Israël essaient d’égaler leurs homologues de la Silicon Valley. Toutes ces sociétés licornes, y compris celles qui sont devenues publiques, devront prouver qu’elles méritent leur valorisation élevée.

« Jusqu’à récemment, la plupart des entreprises israéliennes étaient vendues ou évaluées sur la base de rêves et de promesses. Aujourd’hui, le marché israélien de la haute technologie est prêt pour la phase suivante. Le résultat final sera testé dans les années à venir. Les mots resteront sur le papier et le marché se concentrera sur les revenus et la poursuite de la croissance accélérée. L’avenir déterminera si ce que nous voyons est la réalité. « 

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