(JTA) — Des Juifs de la région flamande de Belgique ont déclaré qu’ils avaient « perdu toute confiance » dans l’autorité antiraciste du pays concernant la défense par son avocat d’un Palestinien que le même avocat avait aidé à condamner pour discours de haine suite à des appels au massacre de Juifs.
La réprimande inhabituelle jeudi par le Forum de l’Organisation juive de Flandre est intervenue après que l’hebdomadaire juif Joods Actueel a publié un e-mail divulgué écrit par Johan Otte, un expert judiciaire du Centre interfédéral pour l’égalité des chances, ou UNIA.
Dans ce document, Otte a condamné la condamnation mardi pour incitation à la violence par un tribunal pénal d’Anvers d’un homme qui, en 2014, a crié un slogan antisémite lors d’un meeting de protestation dans cette ville. L’homme a été condamné à six mois de prison avec sursis. Deux accusés qui ont également été jugés à ses côtés ont été acquittés.
La réprimande d’Otte, dans laquelle il a qualifié la phrase de « justice déformée au lieu de la vraie justice », est également remarquable parce que l’UNIA était l’un des deux plaignants qui ont engagé le procès contre l’homme condamné par le tribunal. L’autre partie était le forum juif flamand.
« L’e-mail illustre clairement que la sympathie de l’UNIA va à l’agresseur plutôt qu’à ses victimes potentielles », a écrit le groupe juif dans sa déclaration.
Selon le quotidien Gazet van Antwerpen, l’accusé, qui fait appel de sa condamnation, a crié à propos de Khaybar – un endroit de l’Arabie saoudite d’aujourd’hui où, au VIIe siècle, les musulmans ont massacré et expulsé les juifs. Selon Joods Actueel, l’accusé a également crié au massacre des Juifs.
Le rédacteur en chef de Joods Actueel, Michael Freilich, a déclaré que l’affaire était la dernière d’une liste d’échecs dans la lutte contre l’antisémitisme par l’autorité belge de lutte contre le racisme. Il a ajouté que le bilan de l’UNIA suggère « qu’elle ne fait que du bout des lèvres » dans la lutte contre l’antisémitisme alors qu’en réalité elle n’agit pas contre ce type de racisme aussi vigoureusement qu’elle affronte d’autres formes de xénophobie.
Le service de presse d’UNIA n’a pas répondu aux demandes de commentaires de JTA et Joods Actueel.
Vendredi, Liesbeth Homans, la ministre chargée de l’égalité des chances au sein du gouvernement de la Région flamande – l’une des trois entités qui composent l’État fédéral belge – a appelé à un examen des activités de l’UNIA à la lumière du rapport de Joods Actueel.
En 2011, un commissaire de police, David Vroome, a déclaré à Joods Actueel qu’un employé du prédécesseur de l’UNIA avait déclaré que les Juifs « pensent qu’ils peuvent tout s’en tirer parce qu’ils ont de l’argent, du pouvoir financier, mais aussi parce qu’ils ne cessent de déclencher notre culpabilité à propos de l’Holocauste ».
L’organisation qu’UNIA a remplacée a pris la défense de l’employé et a accusé l’officier de « compte malhonnête ».