Cela fait près de trois mois que l’ouragan Maria a dévasté Porto Rico, et le rétablissement de l’île a été lent. Le territoire américain est aux prises avec des pénuries de nourriture et de fournitures médicales, et 45 % des résidents n’ont toujours pas d’électricité.
La mairesse de San Juan, Carmen Yulín Cruz, reproche à Washington de ne pas avoir consacré les ressources adéquates au redressement de Porto Rico : elle a récemment qualifié le président Trump de « catastrophe en chef ». Mais un journaliste d’El Nuevo Día, le journal le plus diffusé à Porto Rico, a trouvé un autre coupable : « le Juif ».
La chroniqueuse Wilda Rodríguez a écrit un article lundi, intitulé « Que veut « le juif » de la colonie ? Selon Rodríguez, ce sont les «types de Wall Street», et non les politiciens, qui dictent la politique américaine. Et qui sont les courtiers du pouvoir à Wall Street ?
« En fin de compte, le Congrès fera ce que ‘le Juif’ veut, comme on appelle le prototype vulgaire du vrai pouvoir », a-t-elle écrit.
Rodríguez a ajouté une clause de non-responsabilité : « Aucune offense envers les personnes de cette religion. » Elle a même soutenu que le terme est une source de fierté pour les Juifs israéliens.
« Il y a plus de 20 ans, le journal israélien Ma’ariv a publié un article en hébreu qui expliquait comment les Juifs contrôlent Washington », écrit-elle. « Pour les Israéliens, reconnaître le pouvoir juif sur Washington n’est pas une déclaration offensante. C’est la victoire de la diaspora.
Que veut « le Juif » ? Rodriguez pense que Wall Street punit les Portoricains à cause de la dette de 70 milliards de dollars de l’île. « Que nous puissions nous en sortir sans payer serait fatal au moral de Wall Street », a-t-elle écrit. « La punition doit faire comprendre au monde débiteur que Wall Street ne peut pas être manipulé. »
El Nuevo Día a depuis ajouté une note éditoriale en haut de l’article qui s’excuse auprès de la communauté juive de l’île, ajoutant : « nous ne promouvons pas de contenu pouvant être interprété comme antisémite ».
Jeffrey Boxer est le directeur numérique adjoint de Forward. Suivez-le sur Twitter, @jeffboxer
