La Cour pénale internationale lance une enquête sur les crimes de guerre contre des terroristes israéliens et palestiniens

AMSTERDAM (La Lettre Sépharade) – Les procureurs de la Cour pénale internationale ont déclaré avoir ouvert une enquête contre des Israéliens pour des crimes de guerre présumés contre des Palestiniens.

La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a annoncé mercredi l’ouverture officielle d’une enquête sur « la situation en Palestine », selon un communiqué, portant un coup aux années d’efforts des gouvernements israéliens pour éviter une telle enquête. Cette décision donne à l’Autorité palestinienne une victoire dans ses tentatives d’amener un examen international plus approfondi des actions israéliennes dans le contexte du différend palestino-israélien.

Selon le communiqué, l’enquête portera sur les crimes relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis depuis le 13 juin 2014.

La CPI n’a pas identifié de suspects individuels. Dans des affaires précédentes, le tribunal a poursuivi des militaires et des politiciens de haut rang.

Le mois dernier, un panel de trois juges du tribunal basé aux Pays-Bas a statué que le tribunal était compétent pour enquêter sur des terroristes israéliens et palestiniens, y compris du Hamas, pour des crimes présumés pendant la guerre de Gaza de 2014, car l’Autorité palestinienne peut être considérée comme un État dans le contexte du tribunal, a rapporté l’Associated Press.

La CPI examine une affaire portée par l’Autorité palestinienne depuis 2015 et Bensouda, la procureure en chef, a déclaré que son enquête préliminaire sur la demande d’ouverture d’un dossier indiquait que des crimes de guerre avaient été commis.

Israël a à la fois rejeté l’allégation et contesté la compétence du tribunal, arguant que le tribunal n’est pas certifié pour enquêter sur les actions israéliennes car il fait partie des dizaines de pays qui n’ont pas accepté d’accorder la compétence du tribunal sur leur territoire. L’Autorité palestinienne, selon Israël, échappait également à la compétence de la Cour puisqu’elle n’est pas un État membre des Nations Unies.

La CPI, basée à La Haye, « n’a compétence que sur les requêtes présentées par des États souverains. Mais il n’y a jamais eu d’État palestinien », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en 2019.

Le 5 février, cependant, un panel de trois juges a déterminé que la Palestine était un État. L’un des juges était dissident.

La Cour pénale internationale, qui ne fait pas partie des Nations Unies, a été créée en 2002 par des dizaines d’États membres de l’ONU qui ont signé et ratifié le Statut de Rome. Le statut donne à la cour le mandat de traduire en justice des individus – mais pas des pays ou des organisations – qui sont soupçonnés d’avoir commis un génocide, des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre, mais qui ont échappé à la justice parce que les autorités judiciaires compétentes de leur pays d’origine ne peuvent ou ne veulent pas les poursuivre dûment.

Israël a également contesté une enquête sur les activités de ses citoyens parce qu’il dispose d’un système judiciaire fonctionnel.

Les personnes reconnues coupables de crimes de guerre par la CPI font l’objet de mandats d’arrêt délivrés par les pays signataires.

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