Des musulmans néerlandais crient des slogans antisémites lors d’une manifestation contre le ministre turc

([JTA](http://www.jta.org ” “JTA”)) — Des musulmans néerlandais ont crié des slogans antisémites au milieu de violents affrontements avec la police suite au refus des autorités d’autoriser un ministre turc à faire campagne en Hollande pour un référendum en Turquie.

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés samedi soir devant le consulat de Turquie à Rotterdam aux Pays-Bas pour écouter la ministre de la Famille Fatma Betul Sayan Kaya. Après avoir reçu une fausse rumeur selon laquelle elle avait été arrêtée, la foule s’est mise à hurler des « Juifs cancéreux » et des « Wilders cancéreux » peu avant le déclenchement de violences qui ont fait cinq blessés dont un policier, a rapporté l’Algemeen Dagblan.

Geert Wilders est un politicien anti-islam qui, selon les sondages, est dans une course serrée avec le Premier ministre Mark Rutte avant les élections générales du 15 mars dans le pays. Wilders a vivement fait campagne contre l’autorisation des ministres turcs de faire campagne aux Pays-Bas. Rutte a ordonné à la police d’empêcher les ministres de s’adresser aux foules aux Pays-Bas, dans une démarche que certains ont critiquée comme illégale et illibérale, mais que d’autres ont saluée comme une tentative justifiée d’empêcher une intervention extérieure de la Turquie dans les affaires néerlandaises.

Kaya est venue aux Pays-Bas pour faire campagne parmi les citoyens turcs vivant en Europe pour voter oui lors d’un référendum le mois prochain en Turquie, ce qui élargirait considérablement les pouvoirs du président autoritaire du pays, Recep Tayyip Erdogan.

La semaine dernière, il a accusé à la fois l’Allemagne, qui s’est également opposée à la campagne turque sur son territoire, et les Pays-Bas de « comportement nazi » pour avoir empêché des ministres et d’autres responsables de défendre les avantages d’un « oui » au référendum.

Zaken Mevlüt Çavusoglu, un autre ministre du cabinet turc, a également été empêché de faire campagne aux Pays-Bas, où Wilders reproche souvent au gouvernement de centre-droit de Rutte d’être trop indulgent envers l’islam radical.

Le gouvernement turc a menacé d’imposer des sanctions économiques aux Pays-Bas et d’interdire aux avions néerlandais d’atterrir à Istanbul. L’ambassade des Pays-Bas à Istanbul a été brièvement fermée ce week-end et des milliers de manifestants l’ont encerclée en scandant des slogans anti-néerlandais et pro-Erdogan. L’ambassade a été rouverte lundi. Les tensions étaient parmi les pires jamais enregistrées dans les relations néerlando-turques.

Selon le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb, le consulat turc a déclaré qu’il s’efforcerait de désamorcer la situation, mais avait en fait « menti et appelé les manifestants à se rassembler devant » le consulat. Il a également accusé le ministre, Kaya, d’avoir utilisé plusieurs convois en route vers les Pays-Bas depuis l’Allemagne pour se débarrasser de la police. Aboutaleb, qui s’oppose à la campagne électorale turque en Hollande, a déclaré que la conduite du gouvernement turc était « scandaleuse ».

Likoed Nederland, une organisation qui soutient le parti israélien du Likud, a accusé Aboutaleb d’hypocrisie à la lumière de son refus d’interdire une conférence organisée par un groupe lié au Hamas le mois prochain. Aboutaleb a déclaré au Centre d’information et de documentation que l’autorité antiterroriste néerlandaise avait approuvé le rassemblement, mais la même autorité a déclaré au CIDI qu’elle ne l’avait jamais dit à Aboutaleb.

Le CIDI a également écrit que le service de sécurité allemand, BfV, a qualifié le groupe PRC qui organise les conférences des Palestiniens en Europe de « front pour le Hamas ».

« Il est certain qu’un groupe terroriste ne mérite pas plus une tribune à Rotterdam qu’un ministre turc », a écrit dimanche Likoed Nederland.

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