(La Lettre Sépharade) — Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a limogé sa ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, lundi, quelques jours après qu’elle ait publié un éditorial affirmant que la police britannique était plus indulgente envers les manifestants pro-palestiniens qu’avec ceux d’extrême droite.
L’article, publié sans l’approbation de Sunak, souligne à quel point les manifestations pro-palestiniennes ont semé la discorde au Royaume-Uni et dans le monde. Avant un rassemblement pro-palestinien massif à Londres ce week-end qui a attiré des centaines de milliers de personnes, Braverman a écrit que la police métropolitaine de la ville « joue les favoris » avec différents groupes de manifestants.
Alors que de nombreux rassemblements pro-palestiniens depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre ont inclus des incidents et des chants antisémites, les groupes de protestation affirment que les autorités se sont concentrées sur des personnalités marginales qui ne représentent pas leur mouvement.
La plupart des arrestations lors du rassemblement de Londres concernaient des contre-manifestants d’extrême droite. Mais Sunak, qui a exprimé publiquement un fort soutien à Israël dans sa guerre à Gaza, a condamné les « sympathisants du Hamas » qui se sont joints à la marche, « chantant des chants antisémites et brandissant des pancartes et des vêtements pro-Hamas ».
Braverman, dont les parents ont immigré du Kenya et de Maurice, est marié au citoyen israélo-britannique Rael Braverman et s’est exprimé ouvertement sur les questions d’antisémitisme. En tant que leader politique à droite de Sunak, certains pensent qu’elle se présentera à la tête du Parti conservateur si celui-ci perd face aux travaillistes aux prochaines élections au Royaume-Uni.
L’article de Braverman et la réaction de Sunak ont divisé le parti. « Mauvais appel de Rishi cédant vers la gauche ! a tweeté la députée conservatrice Andrea Jenkyns.
Le leader travailliste Keir Starmer – qui a donné la priorité à regagner la confiance des électeurs juifs après le scandale d’antisémitisme de son prédécesseur Jeremy Corbyn – a également adopté une position résolument pro-israélienne sur la guerre, provoquant des tensions au sein de son parti.
