(La Lettre Sépharade) — Le Hamas a publié une contre-proposition formelle dans le cadre des négociations en cours sur un cessez-le-feu temporaire et un accord sur les otages dans sa guerre avec Israël, donnant l'espoir, pour la première fois depuis des semaines, que davantage d'Israéliens pris en otage le 7 octobre pourraient être libérés et que les combats pourraient s'arrêter.
Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a rencontré jeudi soir les membres des familles d’une vingtaine d’otages, a déclaré que le groupe terroriste faisait des « exigences ridicules », laissant en suspens la question de la poursuite des progrès dans les négociations.
« Pour la première fois, nous pouvons envisager de les accueillir à nouveau », a déclaré dans un communiqué le Forum des otages et des familles disparues, un groupe créé pour faire pression en faveur des captifs. « S'il vous plaît, accordez-nous ce droit. »
Cette contre-proposition intervient après des semaines de négociations tendues au cours desquelles les responsables israéliens et du Hamas ont exprimé leur pessimisme quant à la conclusion d’un accord. Selon les termes exposés par le Hamas, le groupe libérerait des otages qui sont des femmes, des enfants, des personnes âgées et des malades en échange de centaines de prisonniers de sécurité palestiniens dans les prisons israéliennes, dont 100 ont été reconnus coupables de meurtre. Parmi les femmes qui seraient libérées, il y aurait des soldats, ce qui marquerait un changement dans la position du Hamas.
Pour libérer les otages masculins restants, que le Hamas considère comme des combattants, qu’ils aient ou non été capturés alors qu’ils servaient dans l’armée, la proposition stipule qu’Israël devrait s’engager à un cessez-le-feu permanent, se retirer de Gaza et libérer tous les prisonniers de sécurité palestiniens qu’il détient.
Netanyahu a rejeté ces termes, les qualifiant de « toujours absurdes » lors d’une réunion de son cabinet de guerre vendredi. Il a également déclaré que l'armée israélienne continuerait à se préparer à une invasion planifiée de Rafah, la ville du sud de Gaza qui est devenue un refuge pour près de 1,5 million de Palestiniens, parmi lesquels, selon des responsables israéliens, des membres et des dirigeants du Hamas.
Les responsables israéliens estiment qu’il y a 134 personnes retenues en otage à Gaza, toutes sauf une poignée, faites prisonnières le 7 octobre, et la plupart d’entre elles sont toujours en vie. Plus de 100 otages – pour la plupart des femmes et des enfants – ont été libérés au cours d'une trêve de 10 jours en novembre. Depuis, le Hamas n’a libéré aucun autre otage. L’armée israélienne a sauvé deux otages et en a tué trois involontairement, tandis que des dizaines d’autres seraient morts le 7 octobre ou depuis.
