Yossi Vardi, un entrepreneur et investisseur technologique chevronné, a averti mercredi que l’avenir de la haute technologie israélienne est en danger et fait face à une « terrible crise ».
« La haute technologie n’existe pas dans le vide, elle est connectée à l’ensemble de l’économie. Aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins », a déclaré Vardi lors d’un panel à l’Israel Democracy Institute. « Nous sommes confrontés à une crise terrible – la magie israélienne grâce à laquelle nous existons commence à s’estomper. »
« Il n’y aura pas de haute technologie et il n’y aura pas de devises étrangères, il n’y aura pas d’argent pour quoi que ce soit », a-t-il averti.
Vardi, qui pendant plus de quatre décennies a construit de nombreuses entreprises technologiques, a exhorté les décideurs à résoudre l’incertitude entourant la refonte judiciaire proposée pour ramener les investissements et restaurer la confiance dans l’écosystème israélien.
« Le discours sur l’avenir de la haute technologie n’est pas politique », a insisté Vardi. « Mettez de côté les querelles et les propos toxiques. Si nous trouvons une manière logique de conclure le débat national actuel, nous avons un bel avenir. »
Vardi, considéré comme l’un des pères fondateurs de l’écosystème technologique israélien, s’est souvenu des premiers jours.
« Nous sommes partis de rien, un groupe de personnes s’est réuni en Israël à maintes reprises, et a réussi à relever un défi national et à le résoudre », a déclaré Vardi. « Qu’il s’agisse de plantes aquatiques, d’agriculture, de développement d’armes ou d’absorption de l’immigration, tout cela s’est produit grâce à une chose : les gens se sont battus les uns contre les autres mais se sont mobilisés pour la cause. »
Également à la conférence IDI, Alan Feld, co-fondateur de Vintage Fund, a déclaré qu’au cours des 29 années où il a fait des affaires en Israël, il n’a jamais été aussi inquiet pour l’avenir de la technologie israélienne qu’il ne l’est maintenant. Vintage a 3,6 milliards de dollars d’actifs sous gestion et est investi dans environ 5 500 entreprises.
« Ces dernières années ont été incroyables pour la haute technologie israélienne. Mais quand on regarde de plus près, l’image n’a pas l’air si belle », a déclaré Feld. « Le taux d’initiatives de startups, après avoir atteint un record de 1 400 entreprises par an en 2013, a diminué à 700 en 2021, pour revenir au taux de 2009. »
Au premier trimestre de cette année, les entreprises technologiques israéliennes ont levé 1,7 milliard de dollars de capital, en baisse de 70 % par rapport aux 5,8 milliards de dollars des trois premiers mois de 2022, selon un rapport du Centre de recherche IVC et de LeumiTech. Le trimestre a marqué le chiffre le plus bas en quatre ans. Les investissements privés dans le secteur technologique local ont culminé en 2021 avec des investissements stupéfiants de 26 milliards de dollars, chutant à environ 15 milliards de dollars en 2022.
« C’est peut-être la pire année pour la collecte de fonds depuis la crise économique de 2008 », a déclaré Feld. « C’est vrai, il y a une crise mondiale, mais le déclin d’Israël est plus marqué que celui des États-Unis. »
