Le fabricant de puces américain Qualcomm a annoncé lundi qu’il rachetait la startup israélienne Autotalks, un développeur de systèmes de communication intelligents pour véhicules conçus pour améliorer la sécurité routière et aider à prévenir les collisions.
Le concepteur de puces a déclaré avoir conclu un accord définitif via sa filiale Qualcomm Technologies pour acquérir Autotalks pour un montant non divulgué. Les estimations de la presse hébraïque évaluent le prix entre 350 et 400 millions de dollars.
La startup basée à Kfar Netter développe des chipsets basés sur la technologie des capteurs, qui permettent aux véhicules de communiquer ou de « parler » entre eux et de se connecter aux infrastructures routières. Le capteur peut « voir » dans les virages et à travers tout obstacle ou obstruction dans un rayon allant jusqu’à un mile pour la détection précoce des dangers, explique la startup.
Fondée en 2008, Autotalks a levé plus de 150 millions de dollars au total via un certain nombre de cycles de financement. Parmi les investisseurs du fabricant israélien de chipsets figurent le constructeur automobile sud-coréen Hyundai Motor, les japonais Toyota et Samsung, ainsi que les fonds de capital-risque Gemini Israel Ventures et Magma Venture Partners.
Le système véhicule-à-tout (V2X) développé par Autotalks utilise la technologie des voitures connectées pour avertir les autres véhicules et leurs conducteurs des dangers avant qu’ils ne puissent être vus dans le but d’accroître la sécurité routière.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, les accidents de la circulation sont la principale cause de décès chez les enfants et les jeunes adultes âgés de 5 à 29 ans. Environ 1,3 million de personnes meurent chaque année des suites d’accidents de la route.
Les systèmes intelligents de contrôle du trafic alimentés par V2X fonctionnent dans tous les environnements et conditions météorologiques. Dans les véhicules habités, les systèmes V2X fournissent au conducteur des alertes et des notifications et peuvent également prendre en charge le fonctionnement du véhicule dans des situations dangereuses. Dans les véhicules autonomes, V2X complète les capteurs existants.
Les voitures équipées de systèmes V2X, comme Volkswagen Golf, ID.3 et ID.4, affichent l’alerte sur leur écran d’infodivertissement. Toyota intègre également la technologie V2X dans ses véhicules.
« Nous investissons dans la recherche, le développement et le déploiement de V2X depuis 2017 et pensons qu’à mesure que le marché automobile mûrit, une architecture de sécurité V2X autonome sera nécessaire pour améliorer la sécurité des usagers de la route, ainsi que des systèmes de transport intelligents », a déclaré Nakul Duggal, senior vice-président et directeur général de l’automobile chez Qualcomm Technologies. « Nous sommes impatients de travailler ensemble pour (…) permettre l’adoption par le marché de masse de cette technologie de sécurité très importante. »
Qualcomm a déclaré qu’il prévoyait d’intégrer le système Autotalks V2X dans son portefeuille de produits de châssis numériques Snapdragon, l’ensemble de plates-formes basées sur le cloud du fabricant de puces pour l’industrie automobile. Parmi les clients du fabricant de puces américain figurent VW, General Motors, Mercedes-Benz et Honda.
« Nous travaillons en étroite collaboration avec Qualcomm Technologies pour doter nos véhicules de nouvelle génération d’une technologie et d’un matériel de pointe permettant à nos clients des expériences haut de gamme dans le domaine de la conduite automatisée », a déclaré Dirk Hilgenberg, PDG de l’unité logicielle Cariad de VW. « Dans cet espace, les technologies de communication véhicule-à-tout (V2X) sont de plus en plus importantes et essentielles pour assurer la sécurité des systèmes automobiles, nous saluons donc ces efforts conjoints. »
Le fabricant de puces américain a investi dans un certain nombre de startups israéliennes au cours de la dernière décennie. En 2022, Qualcomm a racheté l’israélien Cellwize Wireless Technologies. Parmi les autres investissements du fabricant de puces américain dans des startups israéliennes, citons l’acquisition de DesignArt Networks pour 150 millions de dollars en 2012 et du fabricant de puces Wilocity pour quelque 300 millions de dollars en 2014.
La société américaine a créé un fonds de capital-risque de 100 millions de dollars en 2018 pour investir dans des startups qui utilisent une technologie innovante d’intelligence artificielle dans les domaines des voitures autonomes, de la robotique et de l’apprentissage automatique. AnyVision d’Israël, une startup qui utilise l’IA pour reconnaître les visages, les corps et les objets à des fins de sécurité, médicales et agricoles, a été l’un des premiers investissements du fonds.
