WASHINGTON (La Lettre Sépharade) – Joe Biden a déclaré qu’en tant que président, il renverserait les politiques de l’administration Trump qui ont conduit aux plans israéliens d’annexer des parties de la Cisjordanie.
« Je ne soutiens pas l’annexion », a déclaré mardi le candidat démocrate présumé à la présidence aux donateurs juifs lors d’un webinaire de collecte de fonds. « Je vais annuler les mesures de l’administration Trump qui, je pense, sapent considérablement les perspectives de paix. »
Biden, l’ancien vice-président, faisait référence à la vision de paix de l’administration Trump publiée plus tôt cette année qui permettrait à Israël d’annexer des parties de la Cisjordanie. En conséquence, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’il prévoyait d’étendre la souveraineté israélienne aux zones de peuplement juif dès le 1er juillet.
Les assistants de Biden ont déclaré qu’il s’opposait à l’annexion, mais c’était la première fois que Biden lui-même l’exprimait et qu’il s’était engagé à annuler les politiques de l’administration Trump. Il a dit ailleurs qu’une politique du président Donald Trump qu’il ne changerait pas est de déplacer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem.
À un autre moment du webinaire, Biden a déclaré qu’Israël devait « mettre fin à la menace d’annexion et arrêter les activités de colonisation, car cela étoufferait tout espoir de paix ».
Biden a réitéré sa promesse de ne pas tirer parti de l’aide à Israël pour influencer sa politique. Certains à gauche du Parti démocrate ont fait pression sur les chefs de parti pour qu’ils adoptent cette politique.
« Je ne vais pas imposer de conditions à l’aide à la sécurité étant donné les graves menaces auxquelles ils sont confrontés. Je pense que ce serait irresponsable », a-t-il déclaré.
Biden a déclaré qu’il reprendrait l’aide aux Palestiniens, mais qu’il se conformerait aux lois adoptées par le Congrès qui suspendent l’aide à moins que l’Autorité palestinienne ne cesse de payer aux Palestiniens emprisonnés qui ont tué des Israéliens et des Américains.
Biden a déclaré qu’il était un défenseur sous l’administration Obama pour avoir fait pression sur les Palestiniens pour qu’ils rendent des comptes à des moments où d’autres membres de l’administration cherchaient à faire pression sur Israël. En discutant avec Dan Shapiro, l’ancien ambassadeur des États-Unis en Israël et membre du Conseil de sécurité nationale d’Obama, il s’est souvenu d’une réunion au cours de laquelle d’autres personnes présentes ont déclaré : « Nous devons vraiment nous attaquer aux Israéliens pour avoir fait A, B, C et D’ et j’ai dit ‘oui, mais qu’en est-il des Palestiniens ?’ »
Il a dit à Deborah Lipstadt, l’historienne de l’Holocauste qui a rejoint le webinaire pour sonder Biden sur ses opinions sur l’antisémitisme, que parfois la critique d’Israël à gauche, y compris la gauche de son parti, pouvait se transformer en antisémitisme.
« Nous devons le condamner et c’est ce que j’ai du mal à faire », a-t-il déclaré. La critique d’Israël est légitime, mais « trop souvent, cette critique de la gauche se transforme en antisémitisme, accusant Israël de tous les torts au Moyen-Orient, remettant en question le droit d’Israël à exister ».
