De nombreux Israéliens ont passé le week-end à nettoyer les abris anti-bombes et à faire des réserves de provisions alors que les autorités mettaient en garde contre une attaque iranienne imminente.
Le commandement du front intérieur du pays a lancé un nouveau système de messagerie texte pour alerter les personnes dans les zones menacées, s'ajoutant aux sirènes et aux applications d'alerte que les Israéliens entendent déjà lorsque des roquettes arrivent.
« Nous sommes fortement préparés à la défense dans les airs, en mer et sur terre, et nous nous préparons à toute menace soudaine », a déclaré un porte-parole des Forces de défense israéliennes, Daniel Hagari, lors d'un briefing lundi matin.
Les Etats-Unis estiment eux aussi qu'une attaque est imminente et s'emploient à renforcer une coalition de défense, six jours après l'assassinat du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré dimanche à ses homologues d'autres pays qu'il pensait que l'Iran et le Hezbollah travailleraient ensemble et attaqueraient dès lundi, selon un rapport d'Axios.
L’Iran a promis de riposter après l’assassinat de Haniyeh, largement attribué à Israël, qui ne revendique pas toujours la responsabilité des assassinats ciblés à l’étranger. Les dirigeants iraniens sont largement perçus comme cherchant à calibrer une réponse qui démontrerait leur force sans faire basculer la région dans une guerre totale. Signe de la fragilité de la situation, la Jordanie a envoyé son ministre des Affaires étrangères en Iran pour un voyage rare où il a déclaré avoir mis en garde contre « l’escalade dangereuse qui se déroule dans la région ».
Pendant ce temps, un nouveau panneau d'affichage a été installé sur la place Palestine à Téhéran, portant le message en hébreu suivant : « Vous ne serez pas en sécurité même dans vos abris anti-aériens. » Sous le message se trouve une photo des forces israéliennes qui semblent courir pour se mettre à l'abri.
Une telle attaque serait la deuxième frappe directe de l’Iran contre Israël en seulement quatre mois. En avril, la première fois que l’Iran a tiré directement sur Israël après des décennies d’hostilité mutuelle, une coalition comprenant les États-Unis, l’Égypte et la Jordanie a travaillé ensemble pour abattre des centaines de missiles iraniens.
La situation a poussé de nombreuses compagnies aériennes à annuler des vols à destination et en provenance d’Israël, laissant un nombre incalculable de personnes bloquées à l’étranger ou incapables de quitter le pays à une période de pic touristique. L’Irlande a conseillé à ses citoyens de s’abstenir de se rendre en Israël, tandis que plusieurs pays, dont les États-Unis, ont exhorté leurs citoyens à quitter le Liban, où est basé le Hezbollah.
La situation a également laissé les Israéliens dans un état d'immobilité, la plupart vaquant à leurs occupations tout en se préparant à toute éventualité. Des roquettes détectées en provenance d'Iran donneraient aux Israéliens un préavis de plusieurs heures, tandis que des roquettes tirées par le Hezbollah au Liban ne seraient lancées qu'avec un préavis de quelques secondes dans le nord d'Israël et de quelques minutes dans d'autres parties du pays.
« Israéliens : achats de panique, psaumes, envoi de SMS à leurs proches pour vérifier si tout le monde a assez d’eau », a posté Sarah Tuttle-Singer, une influenceuse et commentatrice israélienne basée à Jérusalem, sur Instagram. « Israéliens aussi : Non, alors, café mardi ? »
Pendant ce temps, la guerre d'Israël à Gaza se poursuit. L'armée israélienne a annoncé lundi avoir tué le ministre de l'Economie du Hamas dans la bande de Gaza, et le Hamas a tiré une salve de missiles sur le kibboutz Reim, lieu du massacre du festival de musique Nova, blessant légèrement un chauffeur de camion. Le Hezbollah, mandataire de l'Iran et allié du Hamas, a également tiré un drone dans le nord, blessant deux soldats.
