Des dizaines de manifestants, dont des membres de la communauté juive de Rome, ont manifesté devant l’immeuble où l’ancien officier SS responsable de l’un des pires massacres de guerre en Italie a fêté lundi son 100e anniversaire.
Erich Priebke, ancien capitaine SS, vit en résidence surveillée dans la capitale italienne après avoir été condamné à la réclusion à perpétuité en 1998 pour le massacre des grottes Ardéatines près de Rome où 335 civils ont été tués en mars 1944.
Il y a eu de brèves échauffourées lorsqu’un homme identifié comme le petit-fils de Priebke est arrivé avec une bouteille de champagne et que des manifestants l’ont bousculé aux cris de « honte! » et « Honte ! ».
« C’est une provocation ! Arriver avec une bouteille de champagne !” a crié un manifestant.
Près de 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le passé de guerre de l’Italie est toujours profondément source de divisions dans un pays qui a frôlé la guerre civile lorsque la dictature fasciste de Benito Mussolini s’est effondrée en 1943.
Les tensions autour de l’anniversaire de Priebke, qui n’a jamais exprimé de remords pour ses actes, ont été exacerbées par des informations faisant état d’affiches placées à proximité saluant l’ancien officier nazi.
« Joyeux anniversaire capitaine Priebke », lit-on sur une affiche signée par un groupe se faisant appeler la Communauté militante de Tiburtina (un quartier de Rome), rapporte le quotidien Corriere della Sera.
L’ANPI, l’association nationale représentant les anciens partisans de la guerre, a déclaré que son siège avait été griffonné de croix gammées et de commentaires soutenant Priebke. Des graffitis similaires ont été vus ailleurs, ont indiqué des journaux italiens.
En mars 1944, Priebke était responsable des troupes SS qui ont exécuté les 335 personnes en représailles au meurtre de 33 soldats allemands par un groupe de partisans près de Rome.
Après la guerre, il s’est enfui en Argentine mais a été expulsé vers l’Italie après avoir été interviewé à la télévision américaine et a reconnu son rôle dans le massacre qui, selon lui, a été perpétré contre des «terroristes».
