(JTA) — Des dirigeants de la communauté juive irlandaise ont pris la défense d’un chroniqueur qui a été licencié pour une chronique dans laquelle il faisait des références antisémites.
Le Sunday Times a licencié le chroniqueur Kevin Myers dimanche, le même jour que son édition irlandaise a publié sa chronique sur l’écart de rémunération entre les sexes à la BBC, dans laquelle il a noté que deux des présentatrices les mieux payées de la BBC, Claudia Winkleman et Vanessa Feltz, sont juives.
« Bien pour eux. Les Juifs ne sont généralement pas réputés pour leur insistance à vendre leur talent au prix le plus bas possible, ce qui est la mesure la plus utile qui soit de la stupidité invétérée et perdue de toutes parts », a écrit Myers.
La colonne est apparue dans l’édition irlandaise du journal et en ligne. Il a été retiré du site Web du journal et des excuses ont été publiées à sa place. Myers a été licencié plus tard dimanche.
« Kevin Myers est tombé par inadvertance dans un trope antisémite », a déclaré le Conseil représentatif juif d’Irlande dans un communiqué rapporté par l’Irish Times. « Oui, Kevin aurait dû savoir que le fait d’introduire la religion des deux présentateurs de la BBC dans ses écrits dimanche susciterait des inquiétudes et des bouleversements et que c’était à la fois inutile et voué à être mal compris. »
«Mais le tableau d’ensemble est que Kevin, qui jusqu’à présent était un chroniqueur respecté, a un style particulier, grincheux et idiosyncrasique. Nous, qui lisons le travail de Kevin depuis de nombreuses années et ceux qui le connaissent personnellement, savons que s’il s’agissait d’une véritable erreur de jugement de sa part, nous savons également qu’il n’est pas un antisémite », indique également le communiqué.
« Plus que tout autre journaliste irlandais, il a écrit des articles sur des détails de l’Holocauste au cours des trois dernières décennies qui, autrement, n’auraient pas été connus d’un public irlandais important. Ce serait dommage que la voix de Kevin Myers soit perdue à cause de son erreur et des idées fausses des autres sur ses écrits antérieurs.
Martin Ivens, rédacteur en chef du Sunday Times, a déclaré que les commentaires étaient inacceptables et n’auraient pas dû être publiés.
« Il a été retiré et nous nous excusons sincèrement, à la fois pour les remarques et l’erreur de jugement qui ont conduit à la publication », a-t-il déclaré dans les excuses publiées sur le site du Sunday Times.
Ivens s’est également excusé personnellement auprès de Winkleman et Feltz pour les références inacceptables à la fois au peuple juif et aux femmes.
« En tant que rédacteur en chef de l’édition irlandaise, j’assume l’entière responsabilité de cette erreur de jugement », a déclaré Frank Fitzgibbon, rédacteur en chef du Sunday Times Ireland, dans les excuses imprimées. « Ce journal a horreur de l’antisémitisme et n’avait pas l’intention d’offenser le peuple juif. »
L’organisation britannique Independent Press Standards Organization a reçu au moins 25 plaintes à propos de la chronique.
Feltz, l’une des femmes pointées du doigt dans la chronique, l’a décrit comme « ignoble » et une manifestation de « racisme horrifiant », selon l’Irish Times.
Gideon Falter de la Campagne britannique contre l’antisémitisme au Royaume-Uni a déclaré que les commentaires de Myers étaient un « abus de la liberté d’expression ».
Myers a écrit de nombreuses chroniques controversées, dont une dans laquelle il a nié la portée de l’Holocauste.
Il y a plus de 2 550 Juifs en Irlande, selon l’Irish Times.
