2000 L’Harmattan - Paris 127 pages - ISBN 2-7475-0046-2
Avec sa thèse soutenue en Sorbonne et son livre “Les juifs de Smyrne” Henri Nahum est devenu le spécialiste de cette ville. Il nous commente :
L’ouvrage de Dora Sakayan a le très grand intérêt d’être un témoignage écrit quelques jours à peine après les événements. L’auteure en effet a retrouvé le journal de son grand-père, Garabed Hatcherian, médecin arménien qui, après avoir servi dans l’armée ottomane pendant la Grande Guerre, s’était installé à Smyrne après sa démobilisation. Jour après jour, dans un style sobre, sans la moindre emphase, clinique pourrait-on dire, Hatcherian décrit la déroute de l’armée grecque, l’afflux des réfugiés dans la ville, la panique de la population chrétienne, les meurtres, les viols, les pillages et enfin l’embrasement de la ville sous les yeux des équipages des navires alliés ancrés au port. Il apporte des preuves du fait que l’incendie a été délibérément allumé par les Turcs dans le quartier arménien. |
Il est très peu question des juifs dans l’ouvrage. Deux points intéressants néanmoins, corroborés par les témoignages des contemporains. Sur instruction du gouvernement de Mustafa Kemal, les maisons juives sont marquées de l’inscription Musevi (juif) pour leur éviter le pillage. La presse juive se réjouit de la victoire kemaliste. Finalement, Garabed Hatcherian réussit à prendre place avec sa famille sur un navire américain. Il est accueilli dans l’île grecque de Mytilène où il réside quelques mois avant de s’établir à Salonique où naît Dora Sakayan. Henri Nahum |
Enfin, dans les Archives de l’Alliance Israélite Universelle, les lettres du directeur de l’école de Smyrne, Israël Benaroya, racontent jour après jour les événements et leurs conséquences sur la communauté juive. Par ailleurs, un lecteur peut-il me dire comment me procurer l’ouvrage auquel se réfère Dora Sakayan : Henri Nahum |