Communauté israélite de Zagreb. Publié avec l’aide financière du JOINT - ISBN 953-96836-5-3.
Regina Kamhi est une réfugiée de la dernière guerre de Yougoslavie, qui a trouvé refuge dans la maison de personnes âgées de la Communauté Israélite de Zagreb.
Toujours active, elle a publié l’an dernier - en collaboration avec Jakov Papo - un petit livre dédié à la mémoire des Sépharades de Bosnie, et qui comporte un vocabulaire de base traduit en croate, des proverbes, des expressions consacrées, des sobriquets etc. de sa ville natale de Sarajevo.
Notre propos, en commentant ce livre, est exactement dans la ligne de ce que nous exposons dans l’éditorial en première page : Faire connaître des travaux qui, sans une recension dans notre publication qui circule partout dans le monde, passeraient complètement inaperçus, aussi importants soient-ils. œuvre de mémoire d’une communauté qui a tant souffert, ce livre est important à un autre titre : il est rédigé dans la langue parlée à Sarajevo, dans cette orthographe si particulière un peu déroutante pour les lecteurs d’Istanbul, Smyrne, Salonique etc qui s’habituent peu à peu à la graphie de Aki Yerushalayim, en voie d’être acceptée un peu partout dans le monde, celle très proche de l’expression phonétique, imprégnée de la graphie turque moderne adoptée au second quart du XXe siècle.1 Avançons dans la lecture, et dans l’ordre même des pages du livre : Vocabulaire d’abord : au lieu d’indiquer en second la
version en croate, nous proposerons celle en judéo-espagnol classique : |
Les sœurs Lévi (Ester, épouse Kamhi née en 1878 et Rifka, épouse Papo née en 1886) portant le fameux “tukado”. |
Les auteurs citent plus loin les patronymes les plus fréquents en Bosnie, que nous reproduisons ci-dessous : Abinun, Albahan, Altarac, Atijas, Alkalaj, Baruh, Daniti, Finci, Gaon, Kabiljo, Kajon, (Hajon), Kalderon, Kamhi, Katan, Konforti, Levi, Montijo, Maestro, Ovadija, Pardo, Pesah, Pinto, Papo, Romano. Trois pages concernent les sobriquets de personnes ayant réellement existé, habitude destinée entre autres à éviter les ambiguités entre homonymes fréquents de nom et de prénom : Mami il pulidu s’appliquait à un Altarac, toujours élégant avec fleur à la boutonnière, tandis que Samuel la kupeta2 caractérisait un certain Melahi gardien d’une banque et Mami lindu le beau marchand Avram Levi.3 Non, Regina Kamhi, nous n’oublierons pas la Communauté de Sarajevo. Jean Carasso |