En effet, maintes raison expliquent que les générations nées depuis les années 1940 par exemple, ont été à l’école turque, et n’ont entendu le judéo-espagnol qu’en famille. Les pouvoirs publics ont agi avec fermeté pour éradiquer cette langue allogène, que d’ailleurs les intéressés eux-mêmes étaient peu empressés à sauvegarder, appréciant plus, outre le turc, de savoir s’exprimer en français, et plus tard en anglais. | Pour les plus jeunes, disons nés dans les années 1975/1990, la langue entendue en famille s’éloigne avec la disparition des grands parents. Et pourtant ! Salom vient d’effectuer une enquête à ce sujet auprès de très jeunes juifs, de 10 à 25 ans, dont il cite les noms. Le plus étrange est que l’opinion majoritairement exprimée (plus de trois quarts des réponses), sous diverses formes, est : “Je la comprends un peu, je ne la parle pas, mais je ne veux pas qu’elle disparaisse… je voudrais l’apprendre s’il y a une méthode, cette langue doit survivre parce qu’elle porte des racines ; on pourrait l’enseigner à l’école…” De quoi donner à réfléchir aux dirigeants de la Communauté stanbouliote ! 1 Jean Carasso |