Sobre
comme un chameau, mais fort comme un cheval,
Bombant les reins, ployant le cou, tendant l’échine,
Sur le
pavé pointu, à travers la ravine,
De son
jarret nerveux et sûr, va le hamal.
Et le faix qui le courbe ainsi n’est point banal,
C’est une
armoire, un lit, un poële, une vitrine,
Ou bien c’est une
caisse énorme qui chemine
Vers quelque magasin ou vers quelque bacal2
Sous le
large surplomb de cet échafaudage,
Une barbe qui se balance, un front en nage,
Un corps
plié en deux, des jambes en fluteau...
*
Et tout le
jour il marche ainsi, miséricorde !
Se contentant de desserrer un peu sa corde
Et de crier de temps en temps : “A Dio Santo !”