Après son
surprenant succès avec ses Kuentos en 1986, Matilda poursuivit sur la lancée et nous
offrit le célèbre Djoha ke dize ? en 1991 et propose aujourd’hui ce
nouveau recueil de contes, toujours recueillis de la bouche de conteurs
identifiés dont elle nous offre le nom et quelques détails biographiques.
Le travail de Matilda est méritoire car, à l’observation des 50 biographies
répertoriées, l’on n’est pas surpris de constater un
âge moyen avancé et c’est là que l’on ressent avec acuité la vérité de l’adage : “Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle”. Il faut donc la remercier, elle encore jeune, de se
dépenser à recueillir et répandre ses contes partout en
Israël et au delà.
Il s’agit encore cette fois d’une superbe édition bilingue judéo-espagnol/hébreu, agréable à feuilleter et parcourir, divisée en chapitres homogènes :
| Amour et haine. Questions de pouvoir. Aventures fantaisistes. Qui est le plus bête ? (pas forcément celui qu’on pense...). Le monde de la chanson. etc.
Chacun de ces chapitres contient 15 ou 20 récits différents, souvent vifs et amusants, toujours édifiants. Ce recueil est le résultat de gros efforts pour maintenir et promouvoir la langue de nos ancêtres. Il est indispensable à tous les enseignants actuels de la langue à travers le monde - mais ils le savent bien - et à tous les élèves qui trouveront là des textes de longueur différente permettant une lecture fractionnée. | Pour les anciens, c’est un recueil de contes, mais aussi une façon de raviver leur propre mémoire en comparant les textes aux histoires que leur racontaient leur propre mère ou grand-mère : chacun sait que notre civilisation judéo-espagnole s’est transmise oralement par les femmes souvent illettrées !
JC |