Matilda
Morcillo-Rosillo, de l’Univer-sité d’Albacete nous avait précédemment fait parvenir une étude que nous avions
mentionnée dans la “LS” 10, portant sur l’occupation grecque de Smyrne de 1919 à 1922. Nous recevons maintenant le texte d’une conférence prononcée à Thessaloniki en 1992 et qui retient notre intérêt. Il s’agit d’une étude sur le poids pour les Juifs de l’hellénisation forcée de Salonique dès 1913, en relation avec l’abolition des Capitulations. Le gouvernement espagnol apporta à l’époque un peu d’aide aux hispanophones, offrant la nationalité espagnole à 900 Juifs environ... ce qui n’alla pas toujours sans difficultés, mais sans pour autant soutenir la presse judéo-hispanophone. | Une anecdote illustre ces difficultés et frictions entre les gouvernements grec et espagnol : à l’arrivée massive de réfugiés grecs d’Asie mineure à Salonique en 1922 (150 mille environ) les pouvoirs publics réquisitionnaient tous lieux possibles pour les héberger. Et dans ce cadre, il se trouva en litige avec un Arditti, sujet espagnol, propriétaire de la Tour Blanche et d’un grand théâtre, dont les autorités voulaient disposer, malgré les accords formels entre les deux gouvernements l’interdisant... A la suite de ce repeuplement massif de la ville par des réfugiés peu fortunés, la crise économique sévère s’aggrava encore et de nouveaux impôts frappèrent largement les commerçants juifs de Salonique provoquant un nouvel exode vers l’Ouest1. |