Lisez sans faute dans le dernier numéro -16, de
septembre 1994 - de “Los Muestros”1 un passage du livre de David Rafael paru en anglais et
repris en judéo-espagnol par Eliezer Papo, intitulé “L’ultime argumentation des Juifs”. Il s’agit des paroles que l’on prête à Don Isaac Abravanel lorsqu’en compagnie d’Abraham Senyor il fut reçu à la cour d’Espagne en mars 1492, engagé à parler librement pour la dernière fois, autorisé à présenter l’ultime argumentation des Juifs afin d’ éviter l’expulsion. “au lieu de nous expulser..., je vous dis : - aidons-nous les uns les autres. De même que nous sommes aujourd’hui honteux de notre impuissance, votre nation souffrira du déséquilibre que vous mettez en mouvement. Dans les siècles à venir, vos fils paieront cher votre erreur d’aujourd’hui. | Vous admirez la conquête par les armes, vous deviendrez une nation de conquérants passionnés d’or et de biens seulement, vivant avec et mourant par l’épée, gouvernant selon le droit animal. Et pas seulement : vous deviendrez une nation d’analphabètes.... et un jour l’Espagne se demandera à elle-même: que nous est-il advenu ? Pourquoi sommes-nous devenus la risée des nations ? ...et les plus lucides verront le jour présent comme le début de cette décadence nationale, et vous pointeront du doigt, vous autres souve-rains catholiques, Ferdinand et Isabelle, conquérants des Maures, expulseurs des Juifs, fondateurs de l’Inquisition et destructeurs de l’intelligence espagnole, disant de vous : ceux-là furent les artisans de notre chute”. Ces fortes paroles ne sont-elles pas prémonitoires ? |