Angèle Perla Saül, vivant à Paris, nous offre ce poème inédit : Ma mémoire Je ne peux qu’imaginer cette femme aux
cheveux de cannelle Que les marins guettent en haut de la tour, Et sous les
arbres en fleurs Ses amants assis qui souffrent d’amour. Je ne peux qu’imaginer cette Espagne Aux
odeurs de jasmin, Où il
semblait si bon vivre... Tolède,
Smyrne, Istanbul, Ces noms
résonnent dans ma tête Comme un jardin perdu... Epices, couleurs chaudes, tapis d’orient, Pastèques
au ventre rouge, soleil. Epices, couleurs chaudes, tapis d’orient, Pastèques
au ventre rouge, soleil. Et cette grande maison que
vous avez quittée ! Je ne peux qu’imaginer cette peur d’être Juif sous l’Inquisition. Cette peur en 1922 en quittant la Turquie Cette peur en 40 à Paris. Je me souviens de la tristesse de
vos yeux, D’un accent
qui me faisait dire : Nous ne sommes pas d’ici. D’une langue
venue d’ailleurs... Je porte en moi cette longue
chaîne Je porte en moi ce passé si lourd Mais je porte en moi toute la richesse de ce passé. Et aujourd’hui ton pays ? Aujourd’hui mon pays ? C’est MA MEMOIRE. Angèle Perla Saül
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