Tant de dizaines d’années après les faits, les souvenirs surgissent de la mémoire de ceux qui
les rapportent, voire même de celle de leurs descendants. Dans ce seul numéro,
vous lirez Arditti, Deunailles et Stroumsa, Koretz, Benezra, Abinun, Lévy-Renaud et Nahmias, qui tous
traitent de leur expérience personnelle - ou de celle de leurs ascendants - qui
les a marqués et qu’ils éprouvent
le besoin de transmettre. On peut se poser la question : pourquoi tant de
textes maintenant ? et avancer une hypothèse : chacun sent bien que les témoins
déjà adultes dans les années de la Choah disparaissent peu à peu, et que tout ce qui n’a pas été raconté
aux plus jeunes, nés après, ne le sera bientôt plus. | Et il est banal de constater que la période de la Choah marque une rupture dans l’écoulement du temps. Les cas de figure illustrés dans la présente livraison sont variés : Rita Arditti a vécu la période en Amérique essentiellement, où l’éclairage est très différent. Maurice Deunailles raconte l’itinéraire de toute une vie, d’ Aïdin (Anatolie) à Paris, échappant en France à la déportation, lui comme ses proches. Jacques Stroumsa est appelé “le violoniste d’Auschwitz”, c’est assez dire... que ce qu’il raconte est du plus grand intérêt. Arieh Koretz décrit le quotidien de Bergen-Belsen. Lévy-Renaud , qui brosse une saga abondante, Benezra, Nahmias et Abinun nous évoquent un autre temps. Passy de même, d’ailleurs ! | Bonne lecture. Les remarques et réflexions de lecteurs nés après 1940 ou 1945 nous intéressent tout particulièrement... ...mais les plus âgés peuvent aussi nous formuler critiques et suggestions ! Jean Carasso
* Nous avons choisi ce proverbe qu’une maman - au début du siècle à Salonique - répétait fréquemment à son fils, lecteur que nous désirons honorer. Il se reconnaîtra aisément...
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