Margalit Matitiahu est une poétesse israélienne sabra1, qui a d’abord écrit et publié ses poèmes en hébreu. Un voyage en Grèce en été 1986, sur les lieux où vécurent de si vivantes communautés a beaucoup frappé Margalit qui depuis, écrit et publie ses poèmes, face à face sur deux pages, en deux langues. Ses recueils de poèmes sont présentés par Shmuel Refaël, le jeune et talentueux professeur de judéo-espagnol de l’Université Bar-Ilan à Tel-Aviv. Extrait du recueil “Kurtijo Kemado” : La plasa de la libertad
7/1986 | Leon Felipe fut un poète espagnol catholique, probablement d’origine marrane, très tourmenté, douloureux et souffrant, et dont la mémoire fut honorée en Israël dès après sa mort. Un dossier sur lui nous a été communiqué par un lecteur qui se reconnaîtra. Et au moment même où nous décidions de publier l’un de ses poèmes, la luxueuse revue Raices3- revista judía de cultura -, dans son N° 17 publie, sous la signature de Alejandro Finisterre, un article de plusieurs pages sur la vie de ce poète et ses relations avec Israël. De son “Libro Septimo dedicado a los judíos”, nous extrayons donc ce poème qui n’a guère besoin de traduction : ¿ Quien era ? A Ana Franck Lo ví muy bien Aquel niño judío Que estaba alli esperando a que abriesen los hornos crematorios de Auschwitz... Lo ví muy bien Llevaba una túnica ligera ceñida con un cordón de esparto Tenia doce años la misma edad de Cristo cuando se escapa de su casa a discutir con los doctores del Templo. Puede ser que aquel niño fuese el mismo Cristo... El hombre que todos crucificamos. Puede ser que aquel niño fuese el Mesias... El hombre que todos estamos ESPERANDO Leon Felipe (non daté) | Samuel Ha-Nagid Ibn Nagrila vécut en Espagne de 993 à 1056 et fut le Nagid - autorité suprême - des Juifs de la péninsule ibérique. On connait de lui trois recueils contenant plusieurs centaines de poèmes, profanes, lyriques ou guerriers. Nous reproduisons ici un poème d’amour traduit en français, extrait du recueil publié par Masha Itzhaki et Michel Garel (voir plus haut la “Lettre ouverte” à ce dernier) : “Jardins d’Eden, Jardins d’Espagne”. Tout doux... Tout doux...Mon cœur n’est pas de fer ! Je n’endure pas la colère De mon amant... Ah, ma blessure Serait-elle ma sépulture Lorsque c’est toi le médecin ? Mon mal serait donc mon futur, Puisque c’est toi le magicien ! Bois donc vin et lait à mes lèvres, Et puis, de mon prix ne me sèvre : Etends la paume et prends mon cœur, Que nul autre homme ne m’effleure ! |