( Texte introduit, présenté, annoté par Simone Sultan Bohbot)
Tous les historiens qui se
sont intéressés à l’expulsion
des Juifs d’Espagne en
1492 connaissent le nom du rabbin Eliahou Capsali, lequel écrivit dès le 16ème
siècle, en hébreu rabbinique difficile à déchiffrer même pour des
hébraïsants contemporains, une longue chronique historique des nations du
bassin méditerranéen, relatant entre autres la vie des Juifs qui y prospérèrent
ou pâtirent. Lui-même, Capsali, est originaire de Candie, en Crète, appartenant à l’époque à la République de Venise, et bon poste d’obser-vation, où son père était déjà rabbin. | Cette longue chronique - lui même n’est donc pas expulsé d’Espagne - est faite de ce qu’il entend par témoignages directs des réfugiés arrivant dès 1492/93 dans son île, puis de ce qu’il note sans cesse lorsqu’il voyage vers Corfou, Padoue et Venise où il arrive en novembre 1508. Il revient vers Candie en 1518 à environ 33 ans comme rabbin. Sa longue chronique retrouvée, recons-tituée, a été publiée en Israël en 1977 par trois chercheurs israéliens. Et c’est de ce texte que Simone Sultan-Bohbot nous présente aujourd’hui un extrait traduit, centré sur le propos qui nous occupe. | C’est un travail fort intéressant, éclairé pour le profane par de fort nombreuses notes savantes mais concises et claires, et une bibliographie. On est surpris de l’étendue des informations dont disposa Capsali pour rédiger son livre plein d’arabesques et de jeux de mots difficiles à traduire, aux antipodes de ce que l’on attend aujourd’hui d’une étude de ce type ! Soixante-dix pages d’introduction et de rappels historiques nous aident à entrer dans le sujet. Et le texte lui-même est rafraîchissant en quelque sorte, respectant le style fleuri de l’époque et de l’auteur. On ne s’ennuie pas un instant ! 1 JC |