Gilbert de Botton nous fait parvenir de Londres un texte en judéo-espagnol écrit en été 1919 par
l’un de ses
ascendants, à l’occasion
du second anniversaire du grand incendie d’août 1917. Ce texte a été rédigé en caractères rachi et Gilbert l’a fait transcrire en
caractères latins. Il a été édité primitivement par le journal : “La Boz del Puevlo”. Le texte commence par un long poème résumant bien la situation vécue deux ans après le désastre, intitulé : “El despertamiento del Puevlo Djidio de Saloniko”, montrant le désespoir des réfugiés sous tente non encore relogés, et peu aidés, sinon par les armées française et britannique. Suit un récit heure par heure de l’incendie rappelant au passage qu’il fit quelques victimes, brûlées dans leurs maisons, contrairement à ce qui est généralement rapporté. Suivent encore les noms des personnes dévouées, plutôt rares, qui se dépensèrent pour aider les victimes, et une description de la misère, matérielle et spirituelle, qui entraîna de regrettables cas de brigandage et de prostitution enfantine. Et comme une litanie : “Ke azian los ricos ? Ke azia la komunita ? -Absolutamente nada o kaji nada !” |