Collection “Judaïsmes”, au Cerf 1993
Le Salonicien Jo Amiel était en été 1942 soigné à Paris pour une tuberculose
pulmonaire. Ceci lui valut un séjour dans un sanatorium de l’Oise. Il y entra le 21 juillet
1942 et en sortit, guéri - consolidé comme on s’exprimait en matière de
tuberculose à l’époque - en
octobre 1943. Après son départ, dans les tout derniers jours de décembre 1943, fait sans précédent en milieu hospitalier, les occupants allemands organisèrent une rafle dans cet établissement de soins, et dans d’autres d’ailleurs. | Jo Amiel a écrit ce livre à la mémoire de ses camarades déportés en cette occasion, et tente de retrouver, plus de quarante-cinq ans après, ceux qui ont survécu. Pour nous lecteurs, plus que la rafle et ses conséquences proches et lointaines, nous retenons l’atmosphère d’un milieu clos qui nous est bien décrite au jour le jour, par touches pointillistes, avec son racisme au quotidien, les incidents vécus avec humour, cocasses parfois ou graves, émaillant la vie de reclus dans laquelle seule l’arrivée hebdomadaire des nouveaux dans la camionnette à gazogène, constituait une distraction. | Il est évident que les circonstances favorisaient l’expression de ce petit racisme quotidien. Mais il est remarquable que nombre de non-concernés par les mesures anti-juives n’y aient pas cédé, conservant leur dignité. C’est ce que nous confirme Jo Amiel. Une post-face d’Annette Wieviorka survole la situation des médecins hospitaliers juifs durant l’Occupation. JC |