Bernard Pierron vient de soutenir en janvier 94 cette thèse de doctorat à l’Institut National des Langues
et Civilisations Orientales.
Le directeur de thèse était monsieur Tonnet, les membres du jury mesdames
Philippe et Varol, et messieurs Esdrachas, Nahon et Sephiha. Ce jury
lui a octroyé la mention “très honorable” et lui a décerné ses félicitations. Ce travail exhaustif (d’un millier de pages) est d’autant plus appelé à retentissement qu’il n’existait rien de semblable jusqu’ici à la disposition des chercheurs. Nous le commenterons lorsque nous l’aurons à disposition, et rechercherons un éditeur si telle est la volonté de l’auteur décidé à une adaptation pour le public. | Après une analyse de l’identité grecque et des obstacles que celle-ci peut opposer à l’intégration d’éléments non-orthodoxes, la seconde partie essentiellement historique de ce travail traite d’une part de l’histoire des communautés juives de Grèce depuis le soulèvement national contre l’occupant ottoman en 1821, et d’autre part de l’insertion de la communauté juive de Salonique dans l’Etat grec à compter de l’occupation de la ville en 1912. Les étapes qui ont marqué cette insertion sont étudiées à partir de la presse salonicienne juive de langue française, de la presse grecque, mais également à partir de la législation promulguée par le parlement athénien sur l’initiative de la communauté juive salonicienne qui mérite bien dès lors le titre de “communauté pilote du judaïsme grec”. | La thèse s’achève sur la période de la guerre et de l’extermination des Juifs de Grèce, avec une étude des tentatives occasionnelles et souvent vaines des autorités laïques et religieuses orthodoxes pour les sauver. Cette histoire des relations entre Juifs et Grecs porte à conclure que si la communauté israélite s’est trop souvent heurtée au fanatisme et à l’intolérance populaires, elle a cependant bénéficié des dispositions favorables d’hommes politiques qui lui ont octroyé un statut civique égalitaire bien supérieur à celui des communautés des autres états balkaniques et slaves. |