Le poète évoquait l’époque médiévale Où il eut aimé
vivre à l’ombre de Villon Dans ce Quartier Latin où, toujours en cavale De la
fièvre étudiante il eut pris le filon.
Mes regrets sont plus proches, au
plan chronologique Même si c’est d’Orient dont je rêve aujourd’hui Dans l’Empire Ottoman, espace anthologique A la première aurore, le grand soleil a lui.
Que n’ai-je pour ancêtre, dans ce mythe éponyme Carasso ou Saül, Modiano, Arditti Qui animent en ce jour la revue antonyme Et qui à vous
s’adresse, les Juifs séphardis ? Ah que n’ai-je grandi au pied de la Tour
Blanche Marquant de la fierté l’interlope passage Quand votre passeport portait
avec revanche Salonique
comme Etat, centre du nouvel âge ?
Que n’ai-je cinq cents ans plus tôt quitté la péninsule Tolède ou Grenade, Burgos, Villadiego, Par la marâtre Espagne chassé et massacré, ridicule Marrane forcé de se cacher, terrorisé par l’hidalgo ?
Aujourd’hui rue Sedaine, à Bruxelles ou à Gordes Sépharades de Smyrne, Stambouliotes, Rhodeslis Chaque jour vous tissez, article après article, la corde Qui vous lie, vous relie, vous réjouit.
A n’être Sépharade, on reste nostalgique Admirant les efforts par chacun déployés A l’élaboration de projets mirifiques Partis d’une péniche, bientôt satellisés.....
envoi Mais nous n’ oublions pas la funeste période Où sur votre
Tour Blanche flottait la svastika, Où naître était sinistre ou bien fatalité.
L’apparenté de cœur. Mars 1993
(alias Jean Paul Mazoyer)
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